Présentée par ses vendeurs comme le pendant catholique de la revue skin et " païenne " Réfléchir & Agir, L’Épervier " est réalisé par la Fédération national-catholique qui regroupe les mouvements, les groupes et toutes les bonnes volontés qui adhèrent à la Charte de l’Action National-Catholique ".

Appelant à une " nouvelle croisade ", l’éditorial précise : " Nous sommes des Nationalistes convaincus et des Catholiques convaincus, et nous entendons bien le crier haut et fort (...) Aujourd’hui, notre combat prend la forme d’un article, d’un tractage ou d’une manifestation, mais nous ne sommes pas naïfs car déjà nos cœurs et nos têtes préparent l’insurrection libératrice qui balaiera cette dictature mondialiste et capitaliste. "

La revue est domiciliée à la même adresse que la fédération du Front national de l’Indre (12 rue Rabier, 36000 Châteauroux).

Dans le premier numéro de cette revue, on trouve les articles suivants :

 " Notre Clan. Les bonnes adresses ". Outre les rubriques habituelles (librairies, revues, journaux, fanzines, musiques...), on peut lire les rubriques " Objets stylisés " (grigris fascistes), " Associations Pro-Vie ", " Mouvement de jeunesse ".

 Un article sur le SCALP (Sections Carrément Anti Le Pen), qui s’achève sur ces mots : " En conclusion, j’aimerais vous dire qu’un de mes meilleurs souvenirs militants, fut le remodelage facial (à mains nues) d’un Scalpeux en quête de vérité absolue et de chaleur humaine. Eh bien, chers camarades, je puis vous assurer que rien n’est plus enivrant que de mettre sur la bonne voie une âme égarée d’un de ces anars déboussolés. Deo Gracias. "

 Un article sur l’AGRIF (Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l’identité française), présidée par Bernard Antony, député européen FN.

 Un article " Combat Musical ", présentant une dizaine de CD skin. Comme " Chasse à l’homme de 9e Panzer Symphonie ", ou " Ultime Assaut/Kontingent 88 " [Le chiffre 88 se décode, dans les milieux concernés, en HH, abréviation de " Heil Hitler ! "]. Deux de ces CD sont diffusés par la SERP, la maison d’édition de Jean-Marie Le Pen. Un autre, " Nouvelle Croisade " est diffusé par la revue elle même. On notera également la surprenante présence du groupe Cranberries : " Pour une fois qu’un groupe à la mode est sain, nous ne pouvions pas ne pas en parler. Ils sont irlandais, catholiques et patriotes, leur chansons dénoncent entre autres l’avortement et l’occupation militaire de leur pays par la répugnante Angleterre... Franchement, ils ont tout pour nous plaire. " On se souviendra cependant que Jean-Marie Le Pen souhaitait inviter ce groupe à la dernière fête des " Bleu-Blanc-Rouge ".

 " Dossier : pourquoi nous portons la croix celtique ? ". Selon l’auteur, la croix celtique est " un emblème de notre race ", " un symbole religieux " et " un signe de ralliement politique ", qui est donc " appelé à devenir le signe fédérateur qui nous accompagnera jusqu’à la victoire ".

 Un article sur l’ouvrage de Garaudy, " Les mythes fondateurs de la politique israélienne ", qui reprend la rhétorique classique du révisionnisme.

 Un hommage à Xavier Vallat (1891-1972), qui fut responsable de la Légion avant d’être nommé par Pétain commissaire aux Questions juives. Condamné en 1947 à dix ans d’emprisonnement et à l’indignité nationale, il dirigea par la suite l’hebdomadaire de l’Action Française " Aspect de la France ", qui a depuis repris le titre sous lequel il fut interdit à la Libération.

La couverture reproduit une citation du général SS Léon Degrelle, ancien chef du mouvement belge Christus Rex : " J’avais rêvé d’un siècle de chevaliers, forts et nobles, se dominant, avant de dominer. Dur et pur disaient mes bannières. "

La dernière de couverture reproduit une affiche du SOL (Service d’Ordre Légionnaire). Jean Mabire, grand admirateur des SS, aujourd’hui chroniqueur à National Hebdo en évoquait l’histoire sous le pseudonyme de Frédéric Sorel (l’un des rédacteur sde L’Épervier a choisi le pseudonyme de Julien Sorel) dans un numéro hors série de la revue Historia consacré à la milice : " Habités par le souci de constituer une phalange musclée capable de promouvoir la Révolution nationale et de briser l’opposition, [Joseph] Darnand et ses amis vont constituer le Service d’Ordre Légionnaire (SOL) d’où sortira bientôt la Milice française ". Le 22 février 1942, à Nice, après avoir énoncé les " 21 points du SOL ", Darnand déclame le Serment du SOL : " Je m’engage sur l’honneur à servir la France et le maréchal Pétain, chef de la Légion, à consacrer toutes mes forces à faire triompher la Révolution nationale et son idéal suivant les ordres de mes chefs et la discipline librement consentie du SOL ".