Quelques heures après la rixe autour du stand de National Hebdo au salon du livre, le jeudi 13 février vers 20h30, Bruno Gollnisch, secrétaire général du Front national, téléphonait à Maurice Rajfus, président de Ras l’Front, pour lui signifier que : " Vous devriez conseiller à vos amis de se tenir tranquille, sinon nous avons les moyens de les calmer ".

Une semaine plus tard, sur Radio Courtoisie, il déclarait : " Je tiens M. Rajfus pour directement responsable du saccage du stand de National Hebdo au salon du livre. Dans les jours qui vont suivre notre presse amie va publier les noms, adresses et numéros de téléphone des responsables de Ras l’Front ".

Si Maurice Rajfus est formellement le président de Ras l’Front, il délègue les responsabilités exécutives à d’autres personnes. Il fut donc fort surpris de se voir ainsi pris à parti, à son domicile personnel, par le secrétaire général du FN. Par ailleurs, le bimensuel Faits et Documents à déjà entrepris de publier les noms des dirigeants de Ras l’Front, ainsi que les adresses provenant de sources " ouvertes ". Emmanuel Ratier, qui dirige cette revue, explique en avant propos qu’ " aucune adresse particulière des dirigeants en notre possession n’est donnée ici ".

Faits et Documents a pour ambition d’être " une revue de documentation et d’informations confidentielles réellement bien informée ", une " arme au service de la renaissance française " ; elle entend dévoiler " l’identité de ceux qui agissent contre l’intérêt de la France pour leur seul profit ".

Emmanuel Ratier, 38 ans, travaille dans les médias d’extrême droite depuis vingt ans (Valeurs actuelles, Minute, La Lettre de Magazine hebdo...). S’inscrivant dans la continuité d’Henry Coston, il en a vraisemblablement récupéré les archives, un fond unique en France, dont la constitution remonte au début des années trente. L’équipe de Coston connu des heures fastes sous l’occupation, lorsqu’elle travaillait en étroite collaboration avec les services de la propagande de la Waffen SS, bien qu’ayant à se plaindre des " tendances gauchisantes de l’ambassade d’Allemagne à Paris ". Depuis la libération, les membres de cette équipe continuent à exploiter les listes des juifs et des francs-maçons qu’ils établirent pour l’occupant.