Allemagne

L’extrême droite est en pleine recomposition. Jean-Marie Le Pen œuvre personnellement à la réconciliation des Republikaners. Ceux-ci étaient représentés par le docteur Hans-Günter Schodruch, un partisan de la Grande Allemagne. Le nazi Harald Neubauer, qui avait fait sécession pour créer la Deutsche Liga für Volk und Heimat, était également présent. L’ex-SS Franz Schönhuber s’était fait excuser.

 Belgique

Compte tenu, d’une part du contentieux qui oppose Flamands et Wallons et, d’autre part, de l’éclatement de l’extrême droite wallonne, le FN a choisi le Vlams Blok, crédité de 12 % des voix en Flandre, comme interlocuteur. Cette situation n’est pas sans poser problème puisque le rêve de la Grande Flandre inclut des revendications irrédentistes sur des cantons français. La délégation du Vlams Block comprenait Franck Vanhecke (président, eurodéputé), Philip Dewinter (député), Karel Dillen (eurodéputé pro-nazi), Philippe Cleys (directeur de la jeunesse).

 Croatie

Le FN a préféré l’ultra-minoritaire HSP au parti au pouvoir, le HDZ de Franjo Tudjman. En effet, si tous deux se revendiquent des Oustachis d’Ante Palevic, seul le HSP en assume tout l’héritage. Il était représenté par son président, Dobrolav Paraga, proche de Bernard Antony. Plusieurs militants de Chrétienté Solidarité ont combattu aux côtés des milices de Paraga, le HOS, au sein d’une brigade internationale. Ce fut le cas notamment de Gaston Besson, Frédéric Estier, Hervé Sergui, Dominique Gay, ces deux derniers étant tombés "au champ d’honneur".

 Espagne

Le FN a négligé la DN pour lui préférer une coalition de groupuscules, l’AUN, engagée dans le combat militaire pour la préservation de l’unité espagnole. L’AUN était représentée par son président, Ricardo Saenz de Ynestrillas (fils d’un militaire assassiné par l’ETA et lui-même soupçonné d’avoir exécuté un militant de l’ETA). Elle dispose de liens privilégiés avec Chrétienté Solidarité.

 Finlande

Jean-Marie Le Pen avait invité l’IKL, un parti de cinq cents membres, qui milite pour la Grande Finlande avec annexion de la Carélie. L’IKL utilise le drapeau et l’uniforme du Mouvement patriotique nationaliste dissous en 1944. Il était représenté par son président, Matti Jarviharju.

 Grèce

Le FN a invité les nostalgiques de la dictature des colonels : l’EPEN, crédité de 1 % des voix, était représenté par son président, l’ancien député européen, Chrysanthos Dimitriadis, accompagné de Makis Voridis, président du Front hellénique.

 Hongrie

Le Front national a choisi comme allié le MIEP qui, bien que ne réunissant que 2 % des voix, est mieux placé que le Parti de l’intérêt hongrois. Le 27 octobre 1996, le MIEP avait invité Jean-Marie Le Pen à célébrer à Budapest l’anniversaire du soulèvement de 1956 devant plusieurs dizaines de milliers de militants. Il était représenté par son président, Istvan Csurk, son chargé des Affaires étrangères, Csaba Goda, et par Bognar Lazlo, maire de Göd, une commune jumelée à Marignane.

 Italie

Le FN a préféré au MSI-AN de Gianfranco Fini, les scissionnistes du MSFT de Pino Rauti. Bien que maintenu hors de la coalition de Berlusconi et crédité de moins de 2 % des voix, le MSFT est en effet le seul parti à refuser de "rompre les liens avec l’Histoire" et à assumer tout l’héritage de Mussolini y compris la République de Salo. Le MSFT était représenté par Roberto Bigliardo et Marco Valle.

 Roumanie

Le FN a invité le Parti de la Grande Roumanie (PRM) qui se propose d’annexer la Moldavie et une partie de l’Ukraine, et de déporter les Hongrois, les Juifs et les Tsiganes. Le PRM, qui représente 3 à 4 % des électeurs, était représenté par son président, Corneliu Vadim Tudor, et son chargé des Affaires étrangères, Server Mesca.

 Slovaquie

Le SNS se présente comme le continuateur de Mgr Tiso et de son régime pro-nazi. Il était représenté par ses deux principaux dirigeants, Jan Slota et Anna Malikova. Interrogé sur le règlement de la "question tsigane", Jan Slota répond qu’il "aime le rôti de Tsigane" (Telegraf, Prague, 15 septembre 1995).

 Tchèquie

Le SPR-RSC, auquel le FN s’est allié, s’est constitué en s’opposant vainement à la partition de la Tchécoslovaquie, puisqu’au contraire de ce processus, il revendique une partie de l’Ukraine. Vigoureusement antiallemand et anticommuniste, le SPR-RSC préconise la répression des Tsiganes et a obtenu que les Roms soient privés de citoyenneté. Ce parti, qui séduit 6 % des électeurs, était représenté par son secrétaire général, Jan Vik, et son chargé des Affaires étrangères, Milan Lokouta.