Du 25 au 30 août 1998, à Mariehamm (Finlande), diverses personnalités françaises ont participé à un séminaire du Centre européen pour les minorités (ECMI), intitulé " Régions insulaires et intégration européenne : comparaison entre la Corse et les îles Alands ".

Il s’agissait en fait d’une initiative para-diplomatique de l’Allemagne et du Danemark pour favoriser un dialogue entre la France et les autonomistes corses en marge du " séminaire ". Pierre Joxe, ancien ministre de l’Intérieur, auteur en 1991 du statut particulier de la Corse, et actuel premier président de la Cour des Comptes, y représentait officieusement le gouvernement français. Interrogé sur sa participation par le Journal du Dimanche, M. Joxe a affirmé s’être rendu en vacances privées à Marienhamm. Une présentation qui est infirmée par la présence à ses côtés de Paul Parrant, attaché à l’ambassade de France à Helsinki.

Six mois après l’assassinat du préfet Érignac, cette initiative se tenait en Finlande, de sorte que des personnalités recherchées en raison de leur implication supposée dans des actes de terrorisme puissent s’y joindre.

Parmi les intervenants français, on remarquait aussi bien des élus que des représentants de la société civile : Jean-Félix Acquaviva (Corsica Viva), Michel Castellani (université de Corse), Me Lucien Felli, Paul Giacobbi (président du Conseil général de Haute-Corse), Jean-Baptiste Lantieri (maire de Bonifacio), Paul-Antoine Luciani, Claude Olivesi (université de Corte), Philippe Peretti, Pauline Sallembien, Edmond Siméoni et Jean-Guy Talamoni (Corsica Nazione) . Les présidents de l’Assemblée de Corse (José Rossi), du Conseil exécutif (Jean Baggioni), du Conseil économique et social de Corse avaient décliné l’invitation.

Un accord aurait été établi comme suit :

— Évolution des institutions administratives et suppression du découpage en deux départements ;

— Enseignement obligatoire de la langue corse dans les écoles (mais non pas enseignement obligatoire en langue corse) ;

— Reconnaissance d’une citoyenneté corse (c’est-à-dire exclusion des listes électorales des personnes non directement interessées à la vie politique locale).

[On se souvient que Pierre Joxe avait déjà tenté d’établir la citoyenneté corse par le biais de la reconnaissance législative d’un " peuple corse ", qui avait invalidée par le Conseil constitutionnel (cf. décision du Conseil constitutionnel du 9 mai 1991).]