La guerre du Kosovo aura montré (1) que l’OTAN est devenue une alliance offensive ; (2) que les États-Unis méprisent le droit international, imposent au monde leurs propres échéances, et ne considèrent l’ONU qu’en fonction de leurs propres intérêts ; (3) que la force militaire continue à l’emporter sur le droit.

Au sommet de Washington, l’OTAN a affirmé pourvoir intervenir n’importe où dans le monde, à la manière dont elle l’entend, et sans l’aval des Nations Unies. L’avenir du continent européen ne sera pas discuté au sein de l’OSCE, mais imposé par l’OTAN.

Les États-Unis ont claironné qu’il fallait intervenir pour prévenir un désastre humanitaire, et personne ne doute parmi la communauté internationale qu’il fallait le faire dans le cadre de l’ONU. Puis, munis de ce prétexte, ils ont massivement agressé un État souverain provoquant un désastre humanitaire, écologique et social dans toute la Yougoslavie et les pays voisins.

Les États-Unis ont surpris leurs alliés en les entraînant dans cette guerre. Ils auraient pu agir sans l’aide de l’OTAN. L’Alliance n’a d’autre but que de passer outre la résistance des Européens et, sans égard pour leur culture, de faire usage de la force aveugle.

La Charte de Paris pour la nouvelle Europe (1990) énonçait les principes qui auraient pu assurer la paix sur le continent, y compris en Yougoslavie. Alors que l’on avait aucun instrument meilleur à lui opposer, on ne l’a pas appliquée.

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