En Amérique latine l’Opus Dei a consacré l’essentiel de ses forces à lutter contre la "subversion marxiste relayée au sein de l’Eglise par les théologiens de la libération, les communautés de base, et les jésuites". Pour assurer le triomphe de "l’ordre chrétien", elle s’est alliée avec les Etats-Unis et diverses sectes anticommunistes, y compris la secte Moon.

Chili :

L’Oeuvre pouvait compter au moins trois coopérateurs dans la junte qui prit le pouvoir en 1974 : le général Pinochet, le général Leigh et l’amiral Merino. Néanmoins, la plupart des opusiens s’éloignèrent lentement du pouvoir militaire pour rejoindre l’opposition démocrate-chrétienne. Vingt ans après, l’Opus contrôle toujours une partie de l’armée, des universités et l’essentiel de l’Eglise locale. Monseigneur Rodolfo Rodriguez, ancien vicaire général de l’Opus est l’actuel évêque de Los Angeles. A l’occasion de l’anniversaire du général Pinochet, Jean-Paul II a adressé sa bénédiction par vidéo-satellite à ce "défenseur de la foi".

Uruguay :

L’Opus Dei n’a pas hésité au début des années 80 à s’allier à la secte Moon pour lutter contre le communisme en soutenant la dictature du général Gregorio Alvarez. Sous l’actuelle présidence civile de Luis Alberto Lacalle, le gouvernement compte au moins trois ministres opusiens : celui de la Santé, Carlos Delpiazzo, a suspendu les campagnes de lutte contre le sida ; celui de la Défense, Mariano Brito, à interdit les fécondations in vitro ; enfin, celui de l’Education et de la culture, le Dr Antonio Mercader. Il conviendrait d’y ajouter le directeur de la Banque centrale, Ramon Diaz.

Honduras :

Le président de la République, Rafael Leonardo Callejas, a élevé par décret le 15 mai 1992 Mgr de Balaguer au titre de "Fils de prédilection du Honduras".

Colombie :

L’Oeuvre a pu compter sur Belisario Betancur-Cuartas, président de la République de 1982 à 1986 et actuel membre de l’Académie pontificale des sciences sociales. Elle est dirigée par Mgr Hugo Eugenio Puccini-Banfi (évêque de Santa Marna).

Pérou :

La plupart des évêques péruviens font aujourd’hui partie de l’Opus Dei, notamment Mgr Antonio Arregui-Yarza (évêque auxiliaire de Quito) et Mgr Juan Luis Cipriani-Thorne (évêque auxiliaire d’Ayacucho, consultant de la Congrégation pour le clergé). Le Président Alberto Fujimori est un adepte du "padre". Il est soutenu par le mouvement Rénovation, dont le président Rafael Rey est numéraire de l’Oeuvre.

Mexique :

Ce serait le nouveau centre d’intérêt de l’Opus Dei dans la région.

Nicaragua :

Après avoir soutenu financièrement et militairement les contras face aux jésuites sandinistes, l’Oeuvre a pu compter sur la sympathie de la Présidente Violeta Barrios de Chamorro.

Haïti :

L’Opus Dei a entraîné le Saint-Siège dans un soutien aveugle à la junte contre le Président démocratiquement élu, le père Aristide.

Thierry Meyssan