Au début de l’opération Turquoise en juin 1994, deux accrochages ont eu lieu entre les soldats du corps d’intervention français et des unités du FPR, celles-ci étant encore considérées comme des « rebelles » et des « bandes armées » par la presse de l’époque. Si les flashes y faisant allusion ont été lapidaires, deux informations ont néanmoins été données explicitement : il n’y a eu aucun dégât côté français, et « nos soldats leur ont mis toute la sauce » pour faire place nette, selon les fortes paroles d’un galonné. C’était le 3 juillet à Butaré et le 16 juillet à Rubengera.

Etant donné la puissance de feu considérable des commandos de l’armée française, la « sauce » qu’ont dégustée les soldats du FPR a dû être salement rouge ! Personne ne s’est interrogé sur les victimes de ces hauts faits d’armes perpétrés par les commandos « humanitaires » made in France, mais qui ont montré, dès le début de l’intervention et pour qui voulait comprendre, le sens de l’opération Turquoise : défendre le régime d’Habyarimana en déroute, empêcher l’avancée des « rebelles » du FPR, créer un sanctuaire pour protéger les « génocideurs ». Bien entendu, tout ceci est couvert par le « secret défense ».