III/F.1. En 1989, étaient encore en vie deux des enfants de Guillaume Marie Joseph Maurice Emile Victor Boegaerts, fabricant de savon, et de son épouse Irma Charlotte Justine Houbotte. L’un, né à Tirlemont le 8 juin 1906 porte les prénoms de Emile Alexis. L’autre, né à Schaerbeek le 4 février 1908 porte les prénoms de Georges Gaston.

III/F.2. A la fin de la seconde guerre mondiale, Georges Gaston revient d’Afrique où il a vécu pendant 25 ans. Il est hébergé pendant quelque temps par son frère Emile Alexis. Celui-ci vient d’être adopté et il propose à son cadet de l’être également, mais il refuse. (Un certain André Boegaerts l’aurait refusé lui aussi).

III/F.3. L’adoptante, née le 20 novembre 1859 vivait en France. Elle était restée célibataire. C’était Agnès Marie Charlotte Ferdinande de Faucigny Lucinge. Elle appartient à la descendance du duc de Berry, second fils de Charles X, roi de France déchu par la révolution de juillet 1830. Son aïeul Ferdinand de Faucigny-Lucinge avait été autorisé par Charles X, en 1828, à porter le titre de prince.

III/F.4. Les historiens prétendent que l’adoptante avait eu une vie mouvementée et que, ruinée, elle adoptait tous ceux qui y mettaient le prix. (Voir le duc de Berry et son double mariage par A. Castelot, Paris, Edition Sfelt 1950, cité au dossier).

III/F.5. Emile Alexis Boegaerts était-il devenu prince pour autant ? Assurément non, pour deux raisons péremptoires l’une et l’autre :

 1°Suivant le Code Napoléon, encore en vigueur à l’époque en France et en Belgique, l’adoption confère à l’adopté, le droit de porter le nom de l’adoptant en l’ajoutant au sien propre (article 347 du Code Napoléon). Mais elle ne modifie pas la nationalité de l’adopté et n’entraîne pas la transmission des titres de noblesse. Ceux-ci restent soumis à des règles propres (voir à cet égard De Page Traité élémentaire, Tome I, deuxième édition, n o 1 262, p. 1 236. Voir aussi le même n o 288, p. 351 et Planiol, Traité élémentaire, Tome I, n o 408 à 414 ; spécialement pour la Belgique voir l’art. 113 nouveau de la Constitution reprenant l’article 75 ancien).

 2°L’adoptante ne pouvait pas porter le titre de princesse. Suivant la règle habituelle ce titre n’est transmissible que de mâle à mâle au profit exclusif de l’ainé (Planiol, Traité élémentaire, Tome I, n o 413).

III/F.6. Aussi, après transcription, en août 1944, dans les registres de l’Etat civil du domicile de l’adoptante, de la décision judiciaire approuvant cette adoption et sa mention en marge de l’acte de naissance de l’adopté à Tirlemont, la carte d’identité et le passeport de ce dernier ont été rédigés au nom de

III/F.7. M. Emile Alexis Boegaerts de Faucigny de Lucinge, époux de la Vega Fernande Lydia, a vécu pendant longtemps en Espagne. Ayant pris sa retraite comme indépendant, il s’est installé avec son épouse à Ixelles, dans un garni, Rue du Conseil n o 49 en 1979 et au n o 43 en 1983. Il percevait une pension de 5 000 fr. belges par mois et le CPAS d’Ixelles lui allouait une aide sociale de 21 000 francs. Lorsque son épouse est retournée vivre en Espagne, l’aide a été réduite à 10 000 francs et le bénéficiaire a occupé un meublé plus modeste, Rue Franz Merjay 93 à Ixelles.

III/F.8. A la fin de l’année 1987, il s’est trouvé sans logis, à la suite de la vente de l’immeuble où il vivait. Un soir, il s’est rendu au restaurant espagnol " El Patio " pour exposer sa situation au tenancier. Un client habituel, appelé El Medico, s’est mêlé à la conversation lorsqu’il a su que le petit vieillard sans logis était un prince. Il lui offre le gîte, provisoirement Boulevard Poincaré et lui réserve ailleurs un appartement en voie d’aménagement. Il lui offre aussi le couvert au choix à El Patio ou à la Pizza.

III/F.9. El Medico, autrement dit M. Maltais, a réalisé sur le champs le profit qu’il pourrait tirer de ce nom appartenant à une illustre lignée française. Désormais, il va se prétendre le fils naturel, en voie de reconnaissance, du prince Boegaerts de Faucigny de Lucinge et Coligny. Ceci constitue à tout le moins pour les deux intéressés le port public d’un titre de noblesse qui ne leur appartient pas (article 230 du Code pénal). L’un et l’autre en ont usé et abusé dans les relations sociales pendant toute l’année 1988 et grâce à l’achat de Sainval à Tilff, le prince eut son château.

Ceci constitue en outre un énorme mensonge. Emile Alexis Boegaerts, avant ou après être devenu De Faucigny de Lucinge n’est jamais allé au Canada et ne pense pas avoir jamais eu des relations sexuelles avec une femme ayant du sang indien.

III/F.10. Dans la nuit du 8 juin 1988, le notaire D’Haenens reçoit les deux personnages dans son étude à Grammont. Il lit, cachette, et certifie conforme la copie d’une déclaration plus hallucinante et fantastique que les histoires extraordinaires d’Edgar A. Poe.

Le texte de cette déclaration est reproduit en photocopie aux pages suivantes.

III/F.11. Seule une générosité trop laxiste permet de se féliciter qu’il ait fallu sortir du ressort territorial de la Cour d’Appel de Bruxelles pour trouver un notaire - fonctionnaire public chargé de veiller à la légalité des actes auxquels il participe - qui se prête à une pareille mascarade en laissant croire qu’il s’agissait d’un acte authentique de reconnaissance de paternité.

" Déclaration de reconnaissance de transmission de titres et de dernières volontés

Nous

Emile Alexis IV

Prince de Faucigny-Lucinge et Coligny

Prince de Lucinge Prince du Saint Empire Romain

Prince de Cystria Prince des Quatre-Illes

Prince de Corcas Grand d’Espagne de I re classe

Duc de Mittiliano

Duc d’Agrigente

Duc de Cornola

Marquis de Lucinge en Faucigny

Marquis de Ternier

Marquis de Chatelard

Marquis de Drusilly

Marquis de Coligny-le-Viel

Marquis de Chastillon

Marquis d’Andelot

Marquis de Dorne

Comte de Lucinge en Bresse

Comte de Montrosat

Comte de Brisson

Comte de Montrosat

Comte de Brisson

Comte de Scientrier

Comte d’Arcine

Comte d’Aarenthon

Comte des Alymes

Comte de Thoires et Villars

Comte de Monturban

Comte de Cresy

Comte de Coligny-le-Neuf

Comte de Chatillon

Comte de Jasseron

Comte de Rivoire

Comte de Saligny

Comte de la Motte-Saint Jean

Comte de Sanders

Comte de Leben

Comte de Vidallia

Comte de Roncigliona

Comte de San Marco

Vicomte de Lompnes

Vicomte de Luysandre

Vicomte de Montberte

Vicomte des Marches Vidame de Bellry

Premier Baron de Bugey

Baron de Gy Baron de la Motte

Baron de Thollon

Baron de Chateaublanc

Baron de Chuyt

Baron de Montsaxonnex

Baron de Passy

Baron d’Amancy

Baron d’Allemans

Baron de Marlioz

Baron de Hons

Baron de Saint Cercues

Baron de Beauponts

Baron de Cuisya

Baron de Royssia

Baron de Chevigna

Baron de Rinfeld

Baron de Goulx

Baron de Seloncourt

Baron de Cressia

Baron de Saint Chrisophe

Baron de Warans Baron de la Tour Sous Coligny

Baron de Chatillon sur Loing

Baron de Dannemarie en Puyssie

Baron de Saint Maurice-sur-Aveyron

Baron de Lanty-le-Vicomte,

Dynaste Souverain,

Chef de Nom et d’Armes de la Maison di Malatesta von Habsburg,

Chef de Nom et d’Armes de la branche belge de Faucigny de Lucinge et Coligny,

Souverain Protecteur de l’Ordre Primordial et Royal Saint-Michel,

Souverain Protecteur de l’Ordre Primordial Souverain du Temple

Souverain Protecteur de nombreux autres Ordres d’Honneur et de Chevalerie,

Grand Chancelier Pour l’Europe de la Confédération Mondiale de la Chevalerie,

Né de l’union morganatique du Prince Pilias di Malatesta von Habsburg dit le Maltais, Dynaste héréditaire et Chef de Nom et d’Armes des branches ar-mées des Maisons carolingiennes, et de la Princesse Agnès Marie Charlotte Ferdinande de Faucigny de Lucinge à Tirlemont (Tienen) le 8 juin 1906 et inscrit à l’Etat civil par nos parents putatifs Guillaume Boegaerts et Irma Houbotte, reconnu et confirmé dans nos noms, droits et titres par un jugement d’homologation rendu par le Tribunal civil de Guingamp le 1 er mars 1944 et conformément au Code civil, à la doctrine, à la jurisprudence unanimes, dont acte passé par Maître Robert Montana, Notaire à Paris, le 27 avril 1944, dont parution au Journal officiel le 29 avril 1944, homologation à la Préfecture du Département de la Seine en date du 20 juin 1944, communiqué le 23 août 1944 à l’Etat civil de la Commune de Tirlemont, Province de Brabant, et conformément aux multiples arrêts en conformité repris et confirmés par Lettres royales données aux Tuileries le 27 janvier 1828 par Charles X, Roi de France, portant que tous les titres de la Maison de Faucigny sont l’apanage de tous ses représentants et peuvent être portés par tous les membres de la Famille et tous leurs descendants à qui ils sont héréditairement échus ;

Attaignant le seuil de notre 83 e année et soucieux devant l’Histoire de consolider la transmission héréditaire des obligations autant que des droits décou-lant des noms, titres, charges, honneurs et distinc-tions à nous transmis selon les règles observées depuis nos ancêtres les Mérovingiens à travers Charlemagne, les Empereurs d’Occident et les divers rameaux des grandes Maisons dont les héritages se sont réunis sur notre chef ;

Tenons a rappeler à nos héritiers et à la postérité comment la Princesse Agnès, notre mère, dans le souci de rassembler les rameaux épars de l’Arbre carolingien avait consacré les dernières années du siècle dernier à visiter ses Cousins de toutes les Cours d’Europe pour les inciter à unir leurs efforts afin de construire une Europe unie, forte et généreuse, aux services du Monde, de l’Homme et de la Liberté ; comment au retour de ce périple, elle avait été assistée par le Docteur Houbotte de Wavre dans ses recherches historiques et dynastiques, en échange de l’aide qu’elle apportait aux démunis chers au Docteur ; comment, du berceau de Charles Martel, Pépin le Bref, Carloman, Bertrande et Charlemagne, elle tenta de retrouver la piste des héritiers de la branche aînée des Carolingiens, disparus en Nouvelle France suite aux persécutions d’Alexandre VI Borgia contre les di Malatesta von Habsburg ; comment elle retrouva Pillias, héritier des noms et des titres qu’elle croyait disparus, qu’elle présenta à son père, le Prince Henry, au Château de Sainte-Maure, afin qu’il ratifie leur union morganatique ; comment le Prince Henry renvoya son gendre et la confia à un couvent dont la Supérieure eut la charité de permettre qu’elle gagne la Belgique, où elle put nous mettre au monde avec l’aide de la fille du Docteur Houbotte, devenue par mariage Irma Boegaerts, laquelle nous éleva comme son fils jusqu’au service militaire ; comment avant son trépas, la Princesse exigea les actes de reconnaissance officiels homologués par les tribunaux français et garantissant la transmission dynastique.

Tenons à préciser que, sur incitation de notre Mère, nous avons retrouvé notre Père au Canada, dans une Réserve des Indiens Wabanakis-Micmacs, que nous y avons contracté une union traditionnelle avec une jeune réfugiée Hopi de l’Arizona, Doria Béatriz Camires la Roja (Leroux), que nous avons confiée à notre demi-frère Pierre-Piel en rentrant en Belgique où nous appelait le devoir militaire ; qu’un fils devait naître de notre union, élevé jusqu’à sa mort par son oncle , lequel avait probablement déclaré la naissance de l’enfant dans la région de Sherbrooke ; que la mère devait confier notre fils à une cousine, Mildred Malatesta (ou Maltest, Maltais ou Martin ?), laquelle fit une déclaration connue le 14 novembre 1945 à la Mission de saint-Louis de la Réserve indienne de Maria au Quebec, en laissant le missionnaire officier d’état civil inscrire trois prénoms pour désigner l’enfant dont elle ne savait orthographier les noms des parents absents, et qui fut de ce fait déclaré " born of unknown parents " ; qu’après de multiples recherches et tentatives pour le retrouver, et devant le refus de notre nouvelle épouse Madeleine Seigneur de reconnaître l’enfant, nous acceptâmes de le laisser adopter d’abord par le fils d’un lointain cousin, le Pasteur Pont (Doumergue et Coligny), dont le fils Maurice et la belle-fille Thérèse Spoerry (Schlumberger Dunant) aurait pu assurer l’éducation, que cette adoption n’étant pas réalisée, elle fut proposée par notre ami le Prince Chérif d’Ouazan à l’époque ou nous vivions à Tanger ; et qu’après l’échec de nouvelles tentatives pour retrouver notre fils, puis après le décès du Chérif d’Ouazan et de notre épouse, nous nous installâmes en Espagne où nous épousâmes plus tard en séparation de biens la veuve du Chérif, Lydia de la Véga, afin de lui permettre de réintégrer son pays sans porter un nom musulman, laquelle a depuis longtemps repris sa liberté sans laisser d’adresse et dont nous avons pris l’engagement solennel et irrévocable d’obtenir le divorce, ce devoir d’amitié étant accompli ; Déclarons solennellement et irrévoccablement, devant Dieu, devant les Hommes et devant l’Histoire, en notre âme et conscience, étant sain de corps et d’esprit, avoir retrouvé et identifié incontestablement ce fils et, de ce fait, le rétablissant dans ses droits héréditaires, reconnaître ce jour et pour toujours (par vie de reconnaissance, de paternité, de légitimation ou d’adoption, selon qu’il plaira au tribunal compétent), notre fils unique et seul héritier universel de nos noms, titres, charges, honneurs, distinctions, biens, obligations, droits et devoirs, connu d’abord par les tribus indiennes, dont il est issu conjointement, sous le nom de Sag Maolinn Tiam Apjoilnomaniteogslg, déclaré à l’état civil le 14 novembre 1945 sous le triple prénom de Joseph Norman William, sans patronyme, puis successivement, selon les usages des familles nourricières ou d’adoption, sous les noms d’usage de Piel-petjo Dori-Albert Pierre di Malatesta (ou Maltest, Martin) , de Emmanuel-Ahmed-el Hassar Rahman ou de Michel-Robert-Henry-Pont-Spoerry, le prénom dynastique à lui réservé étant Charles VII ;

Proclamons solenellement et irrévocablement, selon la stricte tradition primordiale et carolingienne, transmettre ce jour l’intégralité des noms, titres, charges, honneurs, distinctions, biens, obligations, droits et devoirs, afin qu’il les partage et exerce avec nous notre vie durant, et qu’il les transmette de même à ses héritiers dans l’esprit d’union des peuples, de mieux-être des hommes et de générosité des nôtres qui devrait désormais caractériser la présence et l’action des vrais fils des Mérovée, des Charlemagne, des Othon, des Conrad, des Scipion, des Sigismondo et autre artisans de l’Histoire, en l’associant à celui des Cakya Muni, des Yeshua, des François d’Assise et des Gandhi.

Que l’Esprit lui soit en aide !

Que Dieu me soit en aide !

Usque quo !

Fait et donné à Geraarsbergen, ce 8 juin 1988.

Alexis "


Source : Chambre des Représentants de Belgique http://www.lachambre.be