« Les murs doivent tomber »

The Walls Have to Come Down
International Herald Tribune (États-Unis)

[AUTEUR] Kofi Annan est secrétaire général de l’ONU.

[RESUME] La globalisation n’est pas un phénomène nouveau, c’est simplement un phénomène qui s’est accéléré. Il ne sert à rien de savoir si ce mouvement est bon ou mauvais, mais comment il peut être le plus profitable à tous.
La globalisation peut être un bon moyen de faire tomber les barrières entre les peuples et de développer les relations internationales. Malheureusement, les attentats du 11 septembre ont peut-être gravement nuit à ce processus en renforçant la défiance vis-à-vis de l’étranger.
Il faut réparer les dommages causés par ces événements sur les relations internationales. Il faut restaurer l’application du droit international pour plus de tolérance, de respect et de droits pour les personnes partout dans le monde.

« Il est temps de jouer la carte des inspections »

There is Time to Play the Inspection Card
International Herald Tribune (États-Unis)

[AUTEUR] David M. Malone est ancien ambassadeur du Canada à l’ONU, il est président de l’International Peace Academy à New York.

[RESUME] Les États-Unis ont beaucoup à gagner et peu à perdre d’une négociation avec le Conseil de sécurité de l’ONU.
Une nouvelle résolution de l’ONU est nécessaire pour annuler les concessions accordées à l’Irak quand aux sites que les inspecteurs peuvent visiter ou non. Mais cette résolution ne peut être obtenue sans donner des assurances aux membres du Conseil de sécurité que Bush est conscient des risques d’embrasement de la région et qu’il ne se désintéressera pas de l’après-guerre comme il le fait en Afghanistan.
Ces garanties obtenues, la Syrie et la Chine devraient s’abstenir au Conseil de sécurité ; la France devrait voter avec les États-Unis ; la Russie ne devrait pas utiliser son veto. La nouvelle résolution sera donc adoptée.
Dès lors, si les inspecteurs retournent en Irak et qu’ils n’ont pas accès aux sites, les États-Unis pourront attaquer le pays et le désarmer. Saddam Hussein sera alors impuissant face à ses opposants qui pourront le renverser.

« Qui dit que nous n’avons jamais frappé les premiers ? »

Who Says We Never Strike First ?
The New York Times (États-Unis)

[AUTEUR] Max Boot est membre du Council on Foreign Relations et l’auteur de The Savage Wars of Peace : Small Wars and the Rise of American Power.

[RESUME] Les opposants à la politique de Bush estiment que les frappes préventives seraient un événement historique grave et sans précédents.
Pourtant de nombreux pays dans l’Histoire ont utilisé cette méthode. Que ce soit la reine Élisabeth I d’Angleterre face à l’invincible armada en 1587, Frédéric de Prusse en 1756 contre une coalition austro-franco-russe ou Israël en 1967 contre les pays arabes et en 1981 contre les infrastructures nucléaires irakiennes. On peut aussi penser à ce qu’aurait été le monde si la France et le Royaume-Uni avaient eu le courage d’attaquer l’Allemagne nazie dans les années 30.
Ces opposants répondent alors que les États-Unis, pour leur part, ne l’ont jamais fait et qu’ils ont toujours déclaré la guerre avant d’attaquer. Pourtant en 1915 et en 1916, les États-Unis ont envahi Haïti et Saint-Domingue et en 1983 l’île de Grenade.
Qu’y a-t-il de mal à agir ainsi ? Il est toujours bon de soigner la maladie avant qu’elle ne s’étende.

« Un commerce dangereux »

A Dangerous Trade
The Washington Times (États-Unis)

[AUTEURS] Cette tribune est signée par six sénateurs Républicains.
Jesse Helms (Caroline du Nord) est membre de la Commission des affaires étrangères.
Jon Kyl (Arizona) est membre de la Commission sur les énergies et ressources naturelles et de la Commission sur les questions de renseignements
John McCain (Arizona) est membre de la Commission du commerce, des sciences et transports et de la Commission des forces armées
Richard Shelby (Alabama) est vice-président de la Commission sur les questions de renseignements
Bob Smith est sénateur républicain du New Hampshire et membre de la Commission des forces armées
Fred Thompson (Tennessee) est membre de la Commission sur les questions de renseignements

[RESUME] Au moment où le Congrès est sur le point d’autoriser les États-Unis à faire la guerre à l’Irak sur la question des armes de destruction massive, la Chambre des représentants est en train d’étudier un texte qui permettra à des États voyous d’en obtenir plus facilement.
L’Export Administration Act a été votée par le Sénat avant les attentats du 11 septembre et lève le contrôle des États-Unis sur du matériel et des technologies pouvant servir à construire des armes de destruction massive.
Depuis le 11 septembre, le monde a changé et cette loi ne doit pas être adoptée. Les États-Unis sont en guerre et ne doivent pas sacrifier leur sécurité à des gains économiques .Il faut donc, au contraire, renforcer le contrôle sur la circulation de ces matières et technologies.

« Je suis aller voir... »

I Went to See...
The Washington Post (États-Unis)

[AUTEUR] Mike Thompson, vétéran du Vietnam, est député démocrate.

[RESUME] L’auteur s’interroge sur la pertinence d’une intervention en Irak, après un voyage dans ce pays, qui lui vaut désormais le qualificatif de « traître » sur les radios conservatrices.
Ce n’est pas par la guerre que le problème du terrorisme sera réglé. La guerre et l’embargo en Irak créent un grand désespoir dans les populations et génèrent de futurs kamikazes. Il est préférable de passer par la diplomatie pour régler la crise.
Il ne faut pas que le Congrès accorde un chèque en blanc à Bush et il faut tout tenter pour éviter que de jeunes Américains meurent en Irak, comme beaucoup sont morts au Vietnam.

« Un Duo imprévisible dans le jeu de la destruction massive »

A Pair of Mass Destruction Wild Cards
Los Angeles Times (Etats-Unis)

[AUTEUR] Geoffrey Aronson est directeur de la Foundation for Middle East Peace, une organisation luttant pour un règlement négocié et pacifique du conflit israélo-palestinien.

[RESUME] Lors de la première guerre du Golfe, en 1991, le Premier ministre israélien Isaac Shamir n’avait pas riposté aux attaques irakiennes contre son pays, malgré les demandes d’un certain Ariel Sharon. Saddam Hussein n’avait pas non plus utilisé d’armes non conventionnelles car il savait que s’il les employait, l’objectif de la coalition internationale n’aurait plus été la libération du Koweït mais son renversement.
Aujourd’hui, Ariel Sharon est au pouvoir en Israël et Saddam Hussein sait qu’il n’a plus rien à perdre car une attaque des États-Unis aura certainement pour but de le renverser.
Il est difficile de prévoir quelles seront les réactions de ces deux hommes. Une attaque des États-Unis contre l’Irak pourrait bien provoquer la dévastation de toute la région.

« L’Inspecteur en armement d’Israël »

Israel’s Arms Inspector
The Guardian (Royaume-Uni)

[AUTEUR] Hilary Wainwright est éditrice de Red Pepper, journal de la gauche radicale britannique.

[RESUME] En 1986, Mordechaï Vanunu, un technicien nucléaire israélien, était enlevé à Rome par le Mossad et envoyé en Israël où il était condamné à 18 ans de prison (il en a déjà fait 16 dont 12 en isolement). Son crime : avoir parlé des armes nucléaires israéliennes.
Aujourd’hui, Israël refuse toujours toute inspection de ses stocks d’armes de destruction massive (nucléaires et bactériologiques) et s’oppose à tous les traités internationaux de non-prolifération.
Pourquoi ne pas imposer aussi des inspections en armement à Israël comme on l’a fait avec l’Irak ?
Tony Blair pourrait faire cette proposition au Conseil de sécurité de l’ONU, ou au moins exiger la libération de Vanunu.