Ce ministère qui s’est illustré depuis longtemps par son allant dans la lutte antisecte a terminé à ce jour la formation des principaux cadres de la Jeunesse et de l’Education populaire, directeurs régionaux ou départementaux aujourd’hui en charge directe du dossier et "correspondants sectes" (en principe, un par département). Par ailleurs, de nombreux cadres volontaires ont eu accès à une formation par les services du ministère, formation à laquelle la Mission a été régulièrement associée.

Afin d’élargir la réflexion de ses cadres, le ministère de la Jeunesse et des Sports a sollicité des sociologues, des philosophes et des juristes. Leurs contributions ont été publiées cette année dans un ouvrage tiré à 15 000 exemplaires.

Le service juridique du ministère, en lien avec l’ensemble du gouvernement et avec les groupes parlementaires, a transformé et rendu plus restrictives les conditions de l’agrément Jeunesse et Sports. Les centres de vacances, dans le cadre de l’ordonnance du 2 octobre 1943, bénéficient d’un contrôle renforcé.

Reste toutefois pendante la question des séjours de vacances organisés en direction de l’étranger par des organismes privés et notamment les séjours linguistiques. Il serait souhaitable que les familles d’accueil étrangères, notamment celles des Etats-Unis, soient clairement averties des principes de la laïcité et respectent les convictions philosophiques ou religieuses des enfants français, sans se hasarder à un quelconque prosélytisme.

Si on ne peut que se féliciter de l’excellent travail réalisé en quatre ans par le secteur jeunesse, s’agissant du sport, le risque d’infiltration reste fort, si on en juge par les efforts de certains mouvements sectaires comme la Scientologie pour y trouver des relais. Le développement du "coaching" pour les athlètes de haut niveau rend les risques de mise en sujétion encore plus forts, les sectes tendant parfois à proposer leurs services en prétendant lutter contre l’usage des stupéfiants, substituant ainsi une aliénation à une autre.

La Mission suggère que le ministère de la Jeunesse et des Sports constitue un groupe de réflexion élargi sur ce thème afin de dégager quelques lignes d’action. La MILS se tient prête à apporter, le cas échéant, sa contribution à une initiative de cette nature.