Iraq : Note d’information OMS sur la santé

Ces derniers jours, l’OMS a souligné à maintes reprises les besoins essentiels du système de santé iraquien. Il s’agit d’assurer tout d’abord la sécurité du personnel, des hôpitaux et des centres de santé. Mais il faut également s’occuper de l’approvisionnement en médicaments, nécessaires de diagnostic, fournitures chirurgicales et bouteilles d’oxygène, et bien sûr, à la base, il faut rétablir l’approvisionnement en eau, l’électricité et la collecte des déchets.

Aujourd’hui, l’OMS aimerait insister sur deux autres éléments fondamentaux pour la santé en Iraq : les crédits nécessaires au fonctionnement des hôpitaux et la remise en état du système national de surveillance et de laboratoire.

Crédits nécessaires au fonctionnement des hôpitaux

Les fonds disponibles pour la gestion des hôpitaux iraquiens s’épuisent rapidement. Il n’y a pratiquement plus d’argent pour payer le personnel, assurer l’entretien, ou payer la nourriture ou d’autres services essentiels. Le personnel - qui travaille désormais la plupart du temps bénévolement - ne peut même plus payer le coût du transport pour aller travailler. A titre de mesure temporaire, l’OMS recommande donc qu’une subvention de US $3000-5000 par mois soit accordée d’urgence à chaque hôpital de Bagdad pour permettre à ces établissements de continuer à fonctionner. Chaque hôpital constituera un comité opérationnel d’urgence chargé d’administrer et de décaisser les fonds, dont il sera responsable.

Dans le cadre de l’action qu’elle mène pour faire redémarrer le système de santé du pays, l’OMS espère pouvoir, à mesure que des ressources seront dégagées, les répartir entre les principaux centres hospitaliers du pays pour en assurer le fonctionnement. L’OMS a déjà commencé à remettre en état le système de santé à Mossoul et Kirkouk. Ces centres sont confrontés à des problèmes de financement du même ordre que les établissements de Bagdad.

L’OMS ne sera cependant capable de s’acquitter de cette tâche que dans la mesure où elle recevra les ressources qu’elle a demandées dans l’appel d’urgence publié le 29 mars 2003.

Remise en état du système de surveillance et de laboratoire en Iraq

L’OMS s’emploie également rapidement à aider à remettre en état le système de surveillance des maladies et de laboratoire, indispensable pour pouvoir effectuer les analyses nécessaires pour déceler les flambées de maladies.

L’OMS et les autorités sanitaires locales ont déjà beaucoup progressé dans ce sens en ce qui concerne le laboratoire central de santé publique de Bagdad. Nous avions indiqué que ce laboratoire avait récemment été pillé. Après plus ample inspection, l’OMS peut désormais annoncer que les pillards semblent ne s’être intéressés qu’aux meubles et au matériel et non à leur contenu : tous les congélateurs, étuves, appareils de climatisation et meubles ont disparu. Par contre, les isolements et échantillons médicaux ont été abandonnés dans le laboratoire-même et dans la cour. Le personnel de l’OMS et du Département iraquien de la Santé a opéré un nettoyage général et mis à l’abri ce qui pouvait l’être et détruit le reste.

Le personnel de l’OMS et du Département iraquien de la Santé - ingénieurs, microbiologistes et autres techniciens - va pouvoir désormais se concentrer sur la remise en état des capacités d’analyse des échantillons de sang et autres. C’est la priorité absolue, car, tant que les laboratoires iraquiens ne fonctionnent pas, les échantillons doivent être envoyés soit au Koweït, soit en Jordanie. Dans l’intervalle, des échantillons en provenance de tout le pays continuent d’être recueillis et analysés. Mais la reconstruction du laboratoire central de santé publique va coûter des millions de dollars et l’OMS lance un appel d’urgence aux donateurs, une aide supplémentaire étant nécessaire pour accélérer la remise en service des moyens de surveillance et d’aide au diagnostic en Iraq. Par exemple, plus de 1000 échantillons coprologiques provenant de sujets souffrant de diarrhée ont été récemment recueillis dans la région de Kirkouk et analysés, ce qui a permis d’écarter le choléra. L’assistance des autorités koweitiennes et jordaniennes est, à cet égard, grandement appréciée.

Source : OMS