Introduction

par l’ambassadeur Cofer Black
Coordinateur de la lutte antiterroriste

Les actes maléfiques de terrorisme ont continué de menacer le monde
durant toute l’année 2002, de Bali à Grozny et à Mombasa. En même
temps, la guerre mondiale contre la menace du terrorisme a été menée
de manière intensive dans toutes les régions du globe et a produit des
résultats encourageants.

Au cours de l’année, nous avons assisté à la libération de
l’Afghanistan par les forces de la Coalition, à l’expulsion d’Al-Qaïda
et du régime oppressif des talibans, à la destruction de leur
infrastructure pour la formation des terroristes et à la mise en place
d’un gouvernement de transition attaché à la démocratie et au
développement économique.

Les terroristes d’Al-Qaïda sont en fuite et des milliers d’entre eux
ont été emprisonnés.

Plus d’un tiers des hauts dirigeants d’Al-Qaïda ont été tués ou
capturés, dont certains de ceux qui avaient pris part aux
conspirations ayant mené aux attaques du 11 septembre, à l’attaque de
l’USS Cole en 2002 et aux attentats à la bombe contre deux ambassades
américaines en Afrique de l’Est en 1998.

Par ailleurs, la coalition antiterroriste mondiale forgée au lendemain
des attaques du 11 septembre aux Etats-Unis reste unie.

Le monde entier combat le terrorisme sur cinq fronts : dans le domaine
diplomatique, les renseignements, la répression de la criminalité, le
domaine financier et le domaine militaire.

Domaine diplomatique - Les progrès accomplis dans la guerre mondiale
contre le terrorisme n’auraient pas été réalisables sans d’intenses
activités diplomatiques dans le monde entier.

La diplomatie sous-tend toute la campagne ; elle renforce la volonté
politique, l’appui et les mécanismes qui permettent à nos forces de
l’ordre, à nos services de renseignement et à nos communautés
militaires d’agir de manière efficace.

Le réseau des relations que nous avons cultivées a porté ses fruits de
multiples manières, depuis l’accroissement de la sécurité chez nous et
à l’étranger jusqu’à l’appréhension des terroristes recherchés pour
les traduire en justice aux Etats-Unis et dans d’autres pays.

Tous nos amis se sont tenus à nos côtés au sein des instances
multilatérales, Nations unies, OTAN, ANZUS, Union européenne, G7, G8,
OEA, ANASE, APEC, OIC, OCDE et OSCE, et dans le cadre de relations
bilatérales pratiquement dans tous les coins du monde.

Les nouvelles relations en matière de lutte antiterroriste nouées avec
la Russie, la Chine, l’Inde, le Pakistan, les républiques d’Asie
centrale et d’autres pays se sont révélées efficaces et constituent
pour l’avenir une promesse du maintien des initiatives actuelles. La
collaboration à la lutte contre le terrorisme s’est approfondie avec
des partenaires tels que l’Algérie, Bahreïn, l’Egypte, le Maroc, la
Tunisie et les Emirats arabes unis.

Les objectifs de la coalition sont clairs : il s’agit d’éliminer la
menace que pose le terrorisme international et de dissuader les Etats
d’appuyer ou d’abriter les groupes terroristes internationaux.

Renseignement - Les renseignements recueillis sur l’infrastructure
d’Al-Qaïda en Afghanistan nous ont aidés à démanteler l’organisation
ou à disperser bon nombre de ses membres.

Les informations obtenues auprès des combattants ennemis capturés et
des terroristes emprisonnés font actuellement l’objet d’une
exploitation efficace dans le monde entier.

L’expansion du partage des renseignements et de la coopération entre
les pays depuis le 11 septembre prévient les attaques, sauve des vies
humaines et expose les lieux où se cachent les terroristes.

Répression de la criminalité - Un filet mondial impressionnant s’est
resserré autour d’Al-Qaïda. Depuis le 11 septembre 2001, plus de 3.000
membres ou associés de l’organisation ont été détenus dans plus de 100
pays, largement en raison de la coopération entre les autorités de
police.

Des cellules entières ont été démantelées dans des pays tels que
Singapour, l’Italie, et ailleurs. Dans toutes ces cellules, des
attaques meurtrières contre les intérêts des Etats-Unis ou de leurs
alliés étaient en cours de préparation.

Aux Etats-Unis, les lois visant les terroristes sont appliquées de
manière systématique.

C’est ainsi que le ministre de la justice, M. John Ashcroft, a pu
parler du 4 octobre comme d’une "journée décisive dans la guerre
contre le terrorisme aux Etats-Unis". Ce jour-là, les Etats-Unis ont
inculpé Richard Reid, auteur d’une tentative d’attentat au moyen
d’explosifs dissimulés dans ses chaussures, condamné le taliban
américain John Walker Lindh et neutralisé une cellule terroriste
soupçonnée d’appartenir au réseau d’Al-Qaïda à Portland (Orégon). Une
autre cellule d’Al-Qaïda alléguée a été découverte et ses membres ont
été arrêtés à Lackawanna (Etat de New York) au cours de l’été.

Depuis la publication du rapport de l’année dernière sur le terrorisme
mondial, les Etats-Unis ont classé plusieurs autres groupes dans la
catégorie des Organisations terroristes étrangères (OTE), notamment le
Parti communiste des Philippines/la Nouvelle Armée du peuple, Jemaah
Islamiya et Lashkar-I-Jhangvi. L’organisation Lashkar-I-Jhangvi est
responsable de l’enlèvement et de l’assassinat du journaliste
américain Daniel Pearl l’année dernière. La classification en tant
qu’OTE est assortie de plusieurs conséquences juridiques : il est
illicite pour les ressortissants américains de fournir sciemment des
fonds ou d’autres formes d’appui matériel aux groupes ainsi désignés,
les membres de ces groupes ne peuvent pas se voir délivrer de visas
pour les Etats-Unis et les institutions financières américaines
doivent bloquer les fonds appartenant à ces groupes.

Domaine financier - Quelque 166 pays ont donné l’ordre de geler plus
de 121 millions de dollars d’avoirs financiers de ces groupes.

Pratiquement tous les pays du monde ont fourni des rapports aux
Nations unies sur les mesures qu’ils ont prises pour se conformer aux
dispositions de la résolution du Conseil de sécurité 1373, qui leur
imposent l’obligation de geler des avoirs des terroristes et
d’interdire à quiconque sur leur territoire de fournir une aide
financière ou autre aux terroristes et à leurs partisans.

Le Groupe d’action financière sur le blanchiment des capitaux, groupe
d’experts de 29 pays oeuvrant en vue de l’adoption de normes
juridiques et réglementaires pour combattre le blanchiment d’argent,
s’emploie à interdire aux terroristes l’accès au système financier
mondial.

L’Union européenne (UE) et les Etats-Unis ont collaboré étroitement
pour s’assurer que pratiquement tout terroriste ou groupe de
terroristes désigné comme tel par l’une des parties l’est également
par l’autre. Les Pays-Bas ont pris des mesures efficaces pour geler
les avoirs financiers de José Maria Sison, chef du Parti
communiste/groupe de la Nouvelle armée du peuple aux Philippines, puis
ont demandé à l’UE d’en faire de même, chose qui a été faite. En août,
l’Italie s’est jointe aux Etats-Unis pour soumettre aux Nations unies
les noms de 25 particuliers et sociétés ayant des relations avec
Al-Qaïda afin que leurs avoirs puissent être gelés dans le monde
entier.

Les pays du G8 se sont engagés à prendre un train de mesures visant à
saisir les avoirs des terroristes. Le groupe de Coopération économique
Asie-Pacifique (APEC) a adopté un ambitieux plan d’action financier
antiterroriste. Les Etats-Unis se sont joints au Kirghizistan, à
l’Afghanistan et à la Chine pour inscrire le Mouvement islamiste du
Turkestan oriental sur la liste des Nations unies des organisations
affiliées à Al-Qaïda.

Aux Etats-Unis, le Centre de suivi des avoirs des terroristes
étrangers, l’Opération Green Quest et le Groupe de travail sur le
financement du terrorisme facilitent le partage des informations entre
les organismes de renseignement et les forces de police et aident
d’autres pays à améliorer leur législation et leur réglementation pour
identifier les réseaux terroristes, parer à leurs actions et les
vaincre de manière plus efficace.

Plus de 250 groupes et entités terroristes ont été classés en tant que
tels en vertu du décret présidentiel 13324 qui permet de geler leurs
avoirs aux Etats-Unis.

En novembre les Etats-Unis ont bloqué les avoirs de la Fondation
"Benevolence International" qui, pendant des années, a abusé de son
statut d’organisation caritative pour acheminer des fonds à
Al-Qaïda. Le directeur de la fondation est étroitement associé à
Oussama ben Laden et a appuyé sa cause par une aide financière.

Egalement en novembre, le ministère des finances et le département
d’Etat ont annoncé l’établissement d’un programme doté de 5 millions
de dollars EU offrant de verser des récompenses pour la communication
d’informations menant au démantèlement de toute opération de
financement du terrorisme.

Tous ces efforts ont eu pour effet d’accroître considérablement les
difficultés de la collecte et de l’acheminement des fonds pour les
terroristes. Nombre de particuliers et d’entités qui apportaient à
ceux-ci une aide financière semblent à présent s’en abstenir. Certains
des intermédiaires ont été appréhendés et inculpés et les terroristes
ne peuvent plus utiliser librement le système bancaire international.

Les progrès futurs ne seront pas mesurés en millions de dollars
d’avoirs gelés, étant donné que le montant de ces financements est
limité, mais selon les efforts qu’auront fournis les différents pays
pour prévenir le financement du terrorisme. Fondamentalement, les
terroristes doivent maintenant se méfier de tout, en se demandant
s’ils peuvent, sans crainte, mobiliser et déplacer des fonds,
planifier des opérations et les exécuter.

Domaine militaire - L’opération Liberté immuable a été lancée le 7
octobre 2001. Elle réunit quelque 90 pays, soit près de la moitié des
pays du monde. C’est la plus vaste coalition militaire jamais été
assemblée de l’histoire de l’humanité. Ses succès ont également de
dimensions historiques.

La majorité du territoire afghan a été libérée du contrôle des
talibans en moins de quelques semaines. Avec leurs partenaires de la
coalition, les Etats-Unis aident à former l’armée nationale afghane
pour que les Afghans puissent de nouveau assurer eux-mêmes la sécurité
et la stabilité de leur pays. Des écoles ont été reconstruites ; la
formation d’enseignants a été assurée et des livres de classe ont été
fournis. Les travaux de déminage des mines terrestres sont en cours.
Des centaines de milliers de réfugiés sont rentrés chez eux. En
Afghanistan et ailleurs, les interventions militaires de portée
mondiale contre les terroristes se poursuivent. Plus de 500 personnes
suspectées de terrorisme sont détenues à la Base militaire américaine
de Guantanamo Bay, à Cuba.

Conclusion - Malgré de solides progrès, les dangers persistent.

Al-Qaïda est toujours en train de préparer des attaques. Chacun des
agents opérationnels d’Al-Qaïda appréhendé à ce jour était impliqué
dans la phase de préparation d’une attaque au moment de sa capture.
Des cassettes audio récentes enregistrées par des dirigeants
d’Al-Qaïda exhortent à d’autres actes de violence qui menacent les
Etats-Unis et les alliés de la Coalition.

Ces menaces doivent être prises très au sérieux et de nouvelles
attaques sont probables.

Je me suis attaché jusqu’ici à décrire nos nombreux succès dans le
domaine de la diplomatie, des renseignements, de la répression de la
criminalité, de la finance et de l’action militaire. Si grands qu’ils
soient, il faut se garder toutefois de croire que la victoire se
profile à l’horizon. Nous en sommes loin. En fait, en dernière
analyse, le succès de la campagne antiterroriste reposera en grande
partie sur deux facteurs : le maintien de la volonté politique
internationale et le développement efficace des capacités.

En premier lieu, nous devons soutenir et renforcer la volonté
politique des Etats qui combattent le terrorisme. Le secret du
maintien d’une coalition consiste à démontrer de manière quotidienne à
ses membres que la lutte n’est pas finie et que la persévérance va
clairement dans le sens de leurs intérêts à long terme. Mes entrevues
avec les responsables gouvernementaux de chaque région du monde m’ont
convaincu que nous avions réalisé d’immenses progrès dans ce domaine.

En second lieu, nous devons accroître les capacités de tous les Etats
à lutter contre le terrorisme. En dépit de notre puissance inégalée,
nous savons que nous ne pouvons pas vaincre sans aide extérieure. Les
Etats-Unis ne peuvent pas suivre toutes les pistes, arrêter tous les
suspects, réunir et analyser tous les renseignements, appliquer des
sanctions efficaces à tous les commanditaires du terrorisme, prévenir
la prolifération des armes de destruction massive, ou trouver et
combattre toutes les cellules terroristes.

En bref, nous livrons ici un combat mondial dans lequel seul un
système mondial nous permettra de l’emporter.

L’un de nos principaux objectifs est d’aider les pays à s’acquitter de
leurs obligations au titre de la résolution 1373 du Conseil de
sécurité et de renforcer les capacités des Nations unies en matière de
lutte antiterroriste. Notre aide comporte toute une gamme de mesures
allant des séminaires sur la rédaction, la mise en oeuvre et
l’application des lois contre le blanchiment d’argent jusqu’à
l’exécution de programmes spécialisés de formation tactique à
l’antiterrorisme.

Les gouvernements qui souhaitent renforcer leur capacité de lutte
antiterroriste ont à leur disposition un certain nombre d’outils
puissants, certains étant disponibles auprès du gouvernement des
Etats-Unis, d’autres étant des produits de la communauté
internationale. Parmi ces outils figurent notamment :

 Les 12 conventions internationales contre le terrorisme, qui peuvent
servir de base aux efforts antiterroristes fondés sur la primauté du
droit, élément essentiel de notre politique ;

 Le Programme d’aide à l’antiterrorisme mis en oeuvre par le
département d’Etat, qui dispense une formation aux forces de police et
de sécurité étrangères dans des domaines aussi critiques que la
sécurité des aéroports, les enquêtes sur les attentats à la bombe et
la protection des dirigeants ;

 Des ateliers de politique de haut niveau, qui forgent des relations
bilatérales en matière de lutte antiterroriste tout en favorisant une
coopération interorganisations pour la lutte contre le terrorisme au
sein des instances gouvernementales de pays amis ;

 Une coopération régionale en vue de renforcer la sécurité des
frontières, d’améliorer les lois et de partager les renseignements
entre forces de police ;

 Des conférences régionales (par exemple en Asie du Sud-Est, en Asie
centrale et dans le Caucase) organisées par le bureau de la lutte
antiterroriste du département d’Etat, qui réunissent les responsables
officiels de la sécurité pour partager leurs idées et leurs
expériences et pour élaborer des approches communes visant à prévenir
les actions des terroristes internationaux, à s’y opposer et à les
vaincre ; et

 Des séminaires juridiques conçus pour aider les pays en matière
d’évaluation et d’élaboration de mesures législatives antiterroristes
dans divers domaines, tels que le financement du terrorisme et la
réglementation bancaire, les lois de l’immigration et le contrôle des
exportations.

Nous sommes à l’oeuvre dans le monde entier pour renforcer les
capacités des forces des divers pays afin qu’elles puissent mener la
lutte contre les terroristes, que ce soit au Yémen dans les rues de
Sanaa, en Géorgie dans les gorges de Pankisi, dans l’île de Basilan
aux Philippines ou dans les jungles de la Colombie.

Notre but est d’aider les gouvernements à devenir des partenaires à
part entière et autonomes dans la lutte contre le terrorisme.

Comme l’a déclaré le président Bush à la fin de 2002 : "Au cours de la
nouvelle année, nous poursuivrons la guerre contre la terreur avec
patience, concentration et détermination. Avec l’aide d’une vaste
coalition, nous nous assurerons que les terroristes et leurs partisans
ne pourront trouver refuge dans aucune caverne ni dans aucun recoin de
la planète."

DEFINITIONS

Il n’est pas de définition du terrorisme qui fasse l’unanimité. Aux
fins du présent rapport, nous avons retenu la définition qui en est
donnée au titre 22 du Code des Etats-Unis, section 2656f(d), et qui
est la suivante : le terme "terrorisme" désigne des actes de violence
prémédités à motivations politiques perpétrés contre des
non-combattants par des groupes sous-nationaux ou des agents
clandestins, généralement dans le but d’influencer un public.

Le terme "terrorisme international" s’applique au terrorisme
concernant des ressortissants ou le territoire de plusieurs pays.

Le terme "groupe terroriste" désigne un groupe qui pratique, ou qui
possède des sous-groupes importants qui pratiquent le terrorisme
international.

Le gouvernement des Etats-Unis emploie ces définitions du terrorisme à
des fins statistiques et analytiques depuis 1983.

Le terrorisme intérieur est probablement un phénomène plus répandu que
le terrorisme international. Etant donné que le terrorisme
international a des impacts directs sur les intérêts des Etats-Unis,
c’est lui qui fait l’objet principal des analyses du présent rapport.
Le rapport décrit également les principales caractéristiques de
l’évolution du terrorisme intérieur, mais sans fournir de statistiques
sur ce phénomène.

POLITIQUE DES ETATS-UNIS

Le président Bush a défini la portée de la guerre contre le
terrorisme. La politique antiterroriste des Etats-Unis est guidée par
quatre principes politiques constants :

Premièrement, ne pas faire de concessions aux terroristes et ne pas
conclure de compromis avec eux.

Le gouvernement des Etats-Unis ne fera aucune concession aux gens ou
aux groupes qui tiennent en otage des ressortissants américains,
représentants officiels ou particuliers. Les Etats-Unis utiliseront
toutes les ressources appropriées pour assurer le retour sain et sauf
de tout citoyen des Etats-Unis pris en otage. Par ailleurs, il est de
la politique du gouvernement des Etats-Unis de refuser à tout preneur
d’otage le paiement d’une rançon, la libération de prisonniers, des
changements politiques ou autres actes pouvant être interprétés comme
des concessions.

Deuxièmement, traduire les terroristes en justice pour qu’ils
répondent de leurs crimes.

Les Etats-Unis poursuivront les terroristes qui s’attaquent aux
Américains et à leurs intérêts et les appréhenderont, quel que soit le
temps nécessaire.

Troisièmement, isoler de la communauté internationale les Etats qui
soutiennent les terroristes et exercer des pressions sur eux afin de
les obliger à modifier leur comportement.

Il y a sept pays qui ont été désignés comme des Etats parrainant le
terrorisme : la Corée du Nord, Cuba, l’Iran, l’Irak, la Libye, le
Soudan et la Syrie.

Quatrièmement, renforcer les moyens de lutte contre le terrorisme des
pays qui coopèrent avec les Etats-Unis et qui ont besoin de leur aide.

Dans le cadre du programme d’aide à l’antiterrorisme, les Etats-Unis
fournissent une formation et une aide aux forces de l’ordre et aux
services de sécurité de certains gouvernements étrangers et amis. Les
cours dispensés couvrent des domaines tels que la sécurité des
aéroports, la détection des explosifs, le sauvetage des otages et la
gestion des crises. Une composante récente de cette formation porte
sur les appuis financiers des terroristes et le blanchiment d’argent.

Les équipes de formation à la lutte antiterroriste et d’assistance
technique collaborent avec les pays pour identifier leurs
vulnérabilités, renforcer leurs capacités et fournir une aide ciblée
visant les problèmes du financement du terrorisme.

En même temps, des équipes d’enquête spéciales collaborent avec les
pays pour identifier et éliminer les sources de financement du
terrorisme. Nous avons également entrepris d’élaborer des ateliers
pour aider les pays à se doter de lois solides pour s’opposer au
terrorisme, et notamment à son financement. Au cours des 18 dernières
années, nous avons formé plus de 35.000 responsables officiels dans
152 pays aux divers aspects de la lutte contre le terrorisme.

Nous faisons appel également à toute une gamme de ressources de
formation d’autres organismes du gouvernement des Etats-Unis,
notamment pour la formation militaire par le ministère de la défense,
aux fins de renforcer les capacités internationales. Par ailleurs,
nous continuerons d’oeuvrer avec la communauté mondiale et de
rechercher la coopération d’autres pays partenaires.

Notre programme de répression du terrorisme aide les pays amis à
empêcher les terroristes de traverser librement les frontières
internationales.

Notre programme de récompenses offre des sommes allant jusqu’à 5
millions de dollars pour la communication de renseignements qui
préviennent les actes de terrorisme international visant les
ressortissants des Etats-Unis ou leurs biens dans le monde entier ou
qui contribuent à une issue favorable. Le secrétaire d’Etat Powell a
autorisé le versement d’une récompense pouvant atteindre 25 millions
de dollars pour tout renseignement qui mènera à la capture d’Oussama
ben Laden et d’autres hauts responsables d’Al-Qaïda.

SOMMAIRE DE L’ANNEE ECOULEE

Les terroristes internationaux ont mené 196 attaques en 2002, soit une
réduction significative (45 %) par rapport aux 355 attaques
enregistrées en 2001. Un total de 717 personnes ont péri l’an dernier
dans ces attaques, un nombre très inférieur aux 3.295 morts de l’année
précédente, parmi lesquels figuraient les milliers de personnes tuées
lors de l’attaque du 11 septembre à New York, Washington et en
Pennsylvanie.

Un total de 1.983 personnes ont été blessées par les terroristes en
2002, soit 2.283 personnes de moins que l’année précédente.

Le nombre d’attaques contre les Etats-Unis a été de 77, soit 65 % de
moins que l’année précédente, où le total s’élevait à 219. La
principale raison de cette réduction a été la diminution sensible du
nombre d’attaques aux explosifs contre les oléoducs en Colombie (41
l’année dernière contre 170 en 2001).

Un total de 30 ressortissants des Etats-Unis ont été tués par des
terroristes l’année dernière, dont Daniel Pearl, chef du bureau du
Wall Street Journal pour l’Asie du Sud, kidnappé et assassiné à
Karachi (Pakistan) ; le missionnaire américain Martin Burnham, gardé
en otage pendant plus d’un an aux Philippines par le Groupe Abou
Sayyaf, qui a été tué lors d’une tentative de sauvetage ; le diplomate
américain Laurence Foley, assassiné à bout portant par un tireur alors
qu’il quittait son domicile pour se rendre à son bureau à Amman (en
Jordanie).

Un total de 687 non-Américains ont été tués l’année dernière dans des
attaques terroristes telles que les attaques suivantes :

 Le 12 octobre, dans un station balnéaire de Bali (Indonésie), une
voiture piégée a explosé dans un quartier touristique très fréquenté
où se trouvaient de nombreuses boîtes de nuit, cafés et bars.
L’attaque a fait plus de 200 morts, ressortissants de 24 pays. C’était
l’attaque terroriste la plus meurtrière depuis le 11 septembre 2001.

 Le 23 octobre, plus de 40 terroristes tchétchènes armés ont pris 800
Moscovites en otage dans un théâtre et ont demandé l’arrêt immédiat
des opérations de sécurité russes en Tchétchénie. Plus de 120 des
otages sont morts des suites de l’emploi d’un gaz narcotique pendant
l’opération de sauvetage.

 Le 27 mars, un membre du HAMAS armé d’une bombe est entré dans le
restaurant plein de monde d’un hôtel de Natanya (Israël) et a fait
détoner l’engin, tuant 22 personnes.

SOMMAIRE AFRICAIN

Des attaques simultanées lancées contre une ligne aérienne commerciale
et un hôtel à Mombasa (Kenya) en novembre ont tué 12 ressortissants
kényans et 3 touristes israéliens, preuve tragique du fait que
l’Afrique subsaharienne continue de souffrir du terrorisme dû à la
fois à des groupes d’insurgés autochtones qui emploient des tactiques
terroristes et à des groupes terroristes internationaux.

L’engagement et l’appui du Kenya, de Djibouti et de l’Ethiopie ont été
essentiels pour assurer le succès de la poursuite des activités
antiterroristes des Etats-Unis dans la corne de l’Afrique et dans la
péninsule Arabe. Le désir de contribuer à cet effort mondial de lutte
contre le terrorisme s’est étendu du Soudan à l’Afrique du Sud et de
la Gambie à un certain nombre de groupes en Somalie.

En 2002, les gouvernements des pays de l’Afrique subsaharienne ont
presque universellement honoré leurs engagements de combattre le
terrorisme mondial dans le cadre d’initiatives unilatérale et
multilatérales.

Dans ce but, l’Union africaine (UA) a organisé en septembre 2002 une
conférence sur l’antiterrorisme en Algérie.

(Note : l’Organisation de l’unité africaine (OUA) a changé de nom en
2002 pour devenir l’Union africaine (UA)).

La réunion de septembre a également produit un plan d’action pour la
mise en oeuvre de la Convention de l’OUA de 1999 sur la prévention du
terrorisme et la lutte contre le terrorisme et des accords ont été
conclus pour établir un Centre africain d’études et de recherches sur
le terrorisme, qui sera basé en Algérie. L’UA appuie fortement la
résolution 1373 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui demande
entre autres aux Etats de prévenir et de supprimer le financement des
actes de terrorisme. Elle appuie de même solidement la résolution 1269
du Conseil de sécurité des Nations unies, qui réaffirme que la
suppression des actes de terrorisme international, y compris ceux
auxquels des Etats sont associés, constitue une contribution
essentielle au maintien de la paix et de la sécurité internationales.
Les 16 membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de
l’Ouest (CEDEAO) se sont réunis en septembre pour examiner la mise en
place d’un bureau d’enquêtes et de renseignement criminels qui
accorderait une attention particulière au terrorisme ainsi qu’au
trafic des drogues, au blanchiment d’argent, au commerce illégal
d’armes et à la contrefaçon.

Les Etats-Unis oeuvrent avec les pays africains de diverses manières
pour renforcer leurs capacités en matière de lutte antiterroriste.
C’est notamment l’un des buts de l’Initiative pan-sahélienne (PSI),
programme du département d’Etat des Etats-Unis conçu pour aider le
Mali, le Niger, le Tchad et la Mauritanie à protéger leurs frontières,
à suivre les déplacements des personnes, à combattre le terrorisme et
à accroître la stabilité régionale. La PSI aidera ces pays à lutter
contre les opérations terroristes connues et les incursions
transfrontières, ainsi que contre le trafic des gens et le commerce
des denrées illicites. La formation et l’aide matérielle fournies par
les Etats-Unis s’accompagneront d’un programme visant à réunir les
responsables civils et militaires des quatre pays pour les encourager
à une coopération accrue dans le domaine de la lutte antiterroriste et
du contrôle des frontières dans les pays de la région et entre ces
pays. L’initiative comporte également des composantes de formation et
d’appui pour renforcer les aptitudes professionnelles des forces de
police et de sécurité, la sécurité des aéroports et les procédures
d’immigration et de douane.

Un certain nombre de pays africains ont entrepris d’adhérer aux 12
conventions et protocoles internationaux relatifs au terrorisme, comme
le demande la résolution 1373 du Conseil de sécurité des Nations
unies. Les pays africains signataires des 12 conventions et protocoles
sont le Botswana, le Mali et le Ghana. Un grand nombre de
gouvernements africains ont pris des mesures positives pour combattre
le financement du terrorisme en gelant les avoirs de particuliers ou
d’organisations désignés par les Etats-Unis conformément au décret
présidentiel 13224. Nombre de gouvernements africains ont également
pris des mesures pour geler les avoirs des particuliers ou entités
figurant sur la liste consolidée 1267 du Comité des sanctions des
Nations unies, comme ayant des liens avec Oussama ben Laden et des
membres d’Al-Qaïda et des talibans. Les Etats membres des Nations
unies sont requis de geler ces avoirs en vertu du chapitre VII de la
Charte des Nations unies.

En dépit de l’intensification des efforts de lutte antiterroriste
depuis le 11 septembre 2001, la situation de beaucoup de pays
africains en fait toujours des lieux d’accueil favorables aux
terroristes. Cette situation se caractérise notamment par le manque de
ressources financières et technologiques, l’instabilité et la violence
qui perdurent dans certains régions, la corruption, la faiblesse des
systèmes de réglementation judidiaire et financière, la perméabilité
des frontières et l’absence de dispositif de contrôle des côtes, qui
facilitent les déplacements illicites de personnes et de biens.

Traduction officielle du département d’État