Le Secrétaire Général d’Interpol engage les services de police du monde entier à se tenir plus que jamais prêts à faire face à des actes terroristes dans l’hypothèse d’une guerre en Iraq

BOSTON - Le Secrétaire Général d’Interpol, M. Ronald K. Noble, a vivement engagé les services de police du monde entier à se tenir plus que jamais prêts à faire face à des attentats terroristes dans l’hypothèse d’une guerre. Il a en outre ordonné que l’état d’alerte soit immédiatement renforcé au Secrétariat général de l’Organisation, à Lyon (France), ainsi que dans ses bureaux dans les régions Afrique, Asie et Amériques, si les combats débutaient.

M. Noble a souligné que les services de police des pays membres d’Interpol déployaient d’ores et déjà des efforts considérables pour répondre à la menace terroriste. Il a pourtant déclaré qu’en cas de guerre, ces efforts devraient être intensifiés. « La simple prudence commande que chacun soit plus sensibilisé », a-t-il affirmé dans une allocution destinée à être prononcée à la Tufts University, à Boston.

« Le Statut d’Interpol lui interdisant toute activité ou intervention dans des affaires présentant un caractère politique, militaire ou religieux, nous ne prenons aucunement position sur l’éventuelle confrontation militaire dans laquelle seraient engagés l’Iraq, certains autres pays et les Nations Unies », a déclaré M. Noble. « Mais c’est de la police, partout dans le monde, que l’on attend qu’elle prévienne, ou du moins minimise, le risque d’actes terroristes et qu’elle y réagisse rapidement ».

« Interpol et les services de police du monde entier doivent donc se préparer à toute éventuelle recrudescence des attentats terroristes si une guerre éclate. L’Organisation ne peut tout simplement pas se permettre d’ignorer un tel risque, et ne l’ignorera pas ».

Parmi les risques pressentis par Interpol, il convient d’indiquer les suivants : l’effet concret immédiat d’une guerre sur le niveau d’activité terroriste dépendra en grande partie de la volonté ou non des organisations de frapper, en réponse directe à la guerre. Oussama Ben Laden et Al-Qaeda pourraient par ailleurs avoir l’intention d’utiliser l’éventualité d’une guerre comme un prétexte à de nouveaux attentats. Al-Qaeda ou d’autres organisations poursuivant les mêmes buts pourraient se trouver renforcées du fait de la guerre, sous forme de nouvelles recrues et ressources. La menace terroriste visant les infrastructures, dans les pays qui soutiennent la guerre, pourrait être plus forte encore. Les cibles humaines, dans les pays ne prenant pas part au conflit, pourraient elles aussi se trouver davantage en danger.

« Voilà quelques-unes des raisons pour lesquelles j’ai ordonné que soit doublé l’effectif disponible au Secrétariat général, à Lyon, afin qu’il assure une permanence 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, et se tienne prêt à utiliser notre réseau mondial de communication sans égal et notre vaste système de documentation criminelle pour rechercher tout élément permettant de déceler de nouvelles menaces », a ajouté M. Noble.

« Nos analystes et fonctionnaires de police sont d’ores et déjà à l’affût de toute information liée au terrorisme - ce travail, visant à empêcher des terroristes de préparer des attentats et de se déplacer en toute liberté partout dans le monde, étant notre priorité numéro un. Mais si une guerre éclate, nous tous, à Interpol comme partout ailleurs, devrons être plus vigilants et énergiques encore dans notre action antiterroriste ».

Interpol a été créé en 1923 pour faciliter la coopération transfrontières entre les services de police criminelle. Aujourd’hui, avec ses 181 pays membres répartis sur cinq continents, il s’agit de la plus importante organisation internationale de police au monde.

Source : Interpol