C’est avec grand plaisir que je souhaite chaleureusement la bienvenue à tous les participants à cette conférence de l’Alliance internationale pour la paix israélo-arabe. Votre esprit d’initiative, votre courage et votre détermination inébranlable à rechercher une paix négociée en dépit d’obstacles importants constituent un exemple pour tous ceux qui cherchent à mettre un terme au conflit tragique qui persiste au Moyen-Orient. Vous vous réunissez au moment où l’espoir renaît, après une période terrible durant laquelle la mort et la destruction ont fait des victimes au sein des deux parties au conflit. La semaine dernière, le Quatuor -composé des États-Unis, de l’Union européenne, de la Russie et de l’ONU- a officiellement publié la Feuille de route, qui indique non seulement aux deux parties une destination finale, mais aussi les étapes à franchir pour y parvenir. C’est un élément nouveau de taille dans le cadre du processus de paix.

Jusqu’à maintenant, on n’envisageait la paix au Moyen-Orient que selon deux schémas : le premier la faisait dépendre du respect de principes fondamentaux, le second mettait l’accent sur des pas en avant concrets, dont on pouvait espérer qu’ils feraient diminuer la tension et croître la confiance, ce qui rendrait possible d’autres pas en avant, et ainsi de suite. Ces deux visions du processus de paix sont légitimes, mais nous savons aujourd’hui qu’elles ne peuvent aboutir indépendamment l’une de l’autre. Les Israéliens comme les Palestiniens sont attirés par l’idéal de la paix, mais ni les uns ni les autres ne voient comment il pourrait se réaliser : en effet, aucune des deux parties ne pense que l’autre fera les concessions nécessaires. Ni l’une ni l’autre ne sont prêtes à prendre les décisions nécessaires, tant que leur finalité ne leur apparaîtra pas clairement. Désormais, toutes deux la connaissent.

La Feuille de route est très claire quant à l’objectif ultime, à savoir la cohabitation d’Israël, qui connaîtra la sécurité et la prospérité, et de la Palestine, indépendante, promise à un avenir durable, souveraine et démocratique, dans un Moyen-Orient pacifique et sûr, d’où la terreur et la violence auront enfin été bannies. La Feuille de route est tout aussi claire quant aux étapes qui conduiront à la réalisation de cet objectif. Elle indique non seulement à chacune des parties ce qu’il lui appartient de faire, mais aussi quand elle doit le faire. Elle reconnaît qu’il sera impossible de parvenir à la paix si chacune des parties attend que l’autre fasse le premier pas. À chaque étape du processus, l’une comme l’autre devront être en mesure de constater une amélioration tangible de leur situation, et discerner une progression indiscutable vers l’objectif ultime. Sinon, la confiance nécessaire pour aller de l’avant leur fera défaut.

Je suis persuadé qu’une occasion historique se présente à nous et qu’il faut la saisir. Aucun des plans de paix conçus dans le passé n’a suscité une communauté de vues aussi large parmi des acteurs aussi importants que les États-Unis, l’Europe, la Russie et plusieurs États arabes de premier plan, notamment l’Égypte et la Jordanie. Mais soyons clairs : si ce plan de marche est l’œuvre du Quatuor, ce sont les Israéliens et les Palestiniens qui devront le mener à son terme. La poursuite des actes de violence montre que les deux parties auront des décisions difficiles à prendre, car ceux qui rejettent le plan de marche s’efforcent de leur faire quitter la route en se rendant coupables de nouvelles attaques terroristes. C’est pourquoi elles doivent respecter leurs engagements et interdire aux extrémistes de leur dicter l’avenir.

Votre alliance -qui réunit des dirigeants et des militants égyptiens, jordaniens, palestiniens et israéliens- a un rôle essentiel à jouer : d’une part, assurer la viabilité du processus de paix et, d’autre part, faire prendre conscience aux populations que vous représentez de son importance et des promesses qu’il recèle. Je souhaite que vos délibérations soient couronnées de succès.