Lors de sa visite en Israël, prévue pour la fin de la semaine, Dominique de Villepin devrait rencontrer successivement Ariel Sharon, dimanche, puis Yasser Arafat, lundi. Il sera ainsi l’un des derniers chefs d’État à pouvoir effectuer les deux visites sans se heurter à un refus israélien. L’explication diplomatique à cette « reculade » de Sharon tient au fait que le premier ministre israélien avait reçu Joschka Ficher le mois dernier dans des circonstances similaires, avant la décision de ne plus recevoir les diplomates ayant rencontré Arafat. Faire subir au ministre français un sort différent ne serait pas très diplomatique, car la France est, d’après un officiel, « toujours un pays important en Europe ». Selon des sources diplomatiques, il y a eu un changement incontestable, à la fois dans le ton des déclarations françaises et dans le niveau de coopération bilatérale, depuis que Dominique de Villepin a remplacé Hubert Védrine, l’année dernière. L’ambassadeur français Bernard Chappedelaine a indiqué que, depuis la guerre en Irak, Villepin a visité toutes les capitales de la région sauf Jérusalem, où il s’était rendu l’été dernier. Il avait exprimé sa volonté de s’y rendre le mois dernier mais avait essuyé un refus du gouvernement, qui, étant donné la situation irakienne et le « plan de route », avait déclaré avoir d’autres priorités en terme de réception d’émissaires étrangers. Ce fût donc d’abord l’Allemand Joscka Fischer, puis les ministres des Affaires étrangères japonais, slovaques et grecs. Leurs homologues bulgares, hongrois et nouveau-zélandais devraient suivre la visite du Français. Ces ministres ne seront pas boycottés s’ils rendent visite à Arafat, leur venue étant programmée avant la décision de dimanche dernier.

Source
Jerusalem Post (Israël)

« French FM to meet Sharon and Arafat », par Herb Keinon, Jerusalem Post, 22 mai 2003.