L’Iran critique la duplicité américaine dans la lutte contre le terrorisme

Le ministre australien des Affaires étrangères, Alexander Downer, en visite en Iran, a rencontré Akbar Hashemi Rafsanjani, l’ancien président qui préside aujourd’hui l’institution d’arbitrage politique suprême du pays. Ce dernier a réaffirmé que l’Iran n’abrite pas de terroristes d’Al Qaïda, Téhéran ne partageant pas la même idéologie que l’organisation terroriste. Rafsanjani a ajouté que les États-Unis avaient créé et manipulé les Taliban ainsi que le réseau Al Qaïda lui-même afin d’affronter le régime iranien. Il a également accusé les États-Unis de duplicité, en menant une guerre mondiale contre le terrorisme tout en négociant avec l’organisation terroriste des Moudjahidines du Peuple en Irak, avec lequel ils auraient signé un accord pour les protéger. Concernant le projet nucléaire iranien, il a condamné les allégations américaines sur la menace qu’il représenterait, alors même que les rapports publiés par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sont parfaitement transparents. Rafsanjani a dit faire confiance aux pays européens pour que de telles allégations cessent.

[CONTEXTE] Le secrétaire états-unien à la Défense a accusé la semaine dernière l’Iran d’abriter des membres d’Al Qaïda qui seraient à l’origine des attentats de Riyad. Simultanément, le département d’État a entrepris des démarches auprès de la Fédération de Russie et de la Chine pour les convaincre de cesser toute aide au programme nucléaire iranien. En outre, plusieurs parlementaires, aussi bien démocrates que républicains, ont mis en cause l’Iran. Ainsi, Jane Harman a déclaré que l’Iran représente pour les États-Unis « un danger plus présent et plus réel que l’Irak l’année dernière ». Enfin, le Conseil national de sécurité des États-Unis se réunira mardi 27 mai à la Maison-Blanche pour déterminer sa politique face à l’Iran.