Le Premier ministre palestinien, Mahmoud Abbas, a appelé, dimanche 8 juin 2003, à la reprise des négociations en vue d’un cessez-le-feu avec les organisations militantes, quelques heures après que quatre soldats israéliens aient été abattus au cours d’une opération commune menée par trois groupes différents. Ce type de collaboration est suffisamment rare pour devoir être signalé. Mahmoud Abbas a également déclaré qu’il résisterait aux pressions de ceux qui souhaitent le voir déclencher une guerre contre les organisations activistes. Au contraire, il souhaite continuer à dialoguer avec elles : « Nous ne permettrons à personne de nous embarquer dans une guerre civile ». Le Hamas a quitté la table des négociations, jeudi 5 juin, en réaction à son discours au sommet d’Aqaba. Un discours qui, selon le Premier ministre, a été mal interprété. Il doit donc donner une conférence de presse, lundi 9 juin, pour en préciser la teneur et calmer le mécontentement des organisations militantes palestiniennes.
Dans l’entourage de Yasser Arafat, on ne se fait pas prier pour confier que le président égyptien Hosni Mubarak a appelé le président de l’Autorité palestinienne afin que ce dernier intervienne pour aplanir les différends. L’Égypte pourrait également envoyer son émissaire des services de renseignement, Omar Suleiman, avec pour mission d’assurer la reprise du dialogue.
Les différentes factions, notamment le Hamas et le Jihad islamique, se sont rencontrées samedi. D’après le porte-parole du Hamas, Abdel Aziz Rantisi, il a été décidé de ne pas reprendre le dialogue avec le gouvernement palestinien, mais que les organisations continueraient à discuter entre elles.
À la suite du retrait du Hamas de la table des négociations pour un cessez-le-feu, Abbas a déclaré ne plus vouloir dialoguer avec l’organisation : « Le Premier ministre Mahmoud Abbas ne rencontrera pas le Hamas, même si le Hamas en fait la demande. Leur décision irresponsable indique qu’ils ne souhaitent pas cimenter l’union nationale du peuple palestinien », selon un officiel palestinien cité par Reuters. Pour le ministre palestinien délégué à la Sécurité, le refus du Hamas de participer aux négociations signifie que le groupe militant souhaite une confrontation avec l’Autorité palestinienne.

Source
Ha&8217;aretz (Israel)
Quotidien de référence de la gauche intellectuelle israélienne. Propriété de la famille Schocken. Diffusé à 75 000 exemplaires.

« Abbas urges renewal of cease-fire talks with militants », par Aluf Benn et Arnon Regular, Haaretz, 9 juin 2003.