Le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, a affirmé ce matin devant son gouvernement que la tentative avortée d’assassinat du leader du Hamas, Abdel Aziz Rantisi, n’indiquait en rien un changement dans la diplomatie israélienne. Ariel Sharon a également demandé aux services de renseignement israéliens de transmettre aux autorités états-uniennes des informations indiquant que Rantisi a organisé des attentats anti-israéliens.
Des sources gouvernementales et militaires ont confirmé, mardi 10 juin au soir, qu’Ariel Sharon et son ministre de la Défense, Shaul Mofaz, avaient officiellement autorisé la tentative d’assassinat, suite à l’attaque de dimanche qui avait fait quatre morts parmi les soldats israéliens.
Le président états-unien George W. Bush a indiqué que cette attaque pourrait miner les efforts palestiniens pour désamorcer la violence anti-israélienne. Le porte-parole de la Maison-Blanche, Ari Fleischer, avait annoncé un peu plus tôt que George W. Bush avait été « profondément troublé » par l’attaque. « Je suis préoccupé par le fait que ces attaques peuvent rendre plus difficile la lutte du gouvernement palestinien contre les attaques terroristes. Je ne pense pas non plus que ces attaques aient renforcé la sécurité d’Israël », a déclaré le président Bush.
Le Premier ministre palestinien, Mahmoud Abbas, a qualifié cette attaque de « terroriste », ajoutant qu’elle visait à saboter le processus de paix.
Le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, a condamné Israël pour cette attaque, indiquant que cela allait compliquer les efforts de Mahmoud Abbas pour mettre un terme à la violence, dans le cadre de la « feuille de route ».
Le Hamas a déclaré de son côté que cette attaque était une « déclaration de guerre » de la part d’Israël et que toutes les négociations avec l’Autorité palestinienne en vue d’un cessez-le-feu étaient annulées.

Source
Ha&8217;aretz (Israel)
Quotidien de référence de la gauche intellectuelle israélienne. Propriété de la famille Schocken. Diffusé à 75 000 exemplaires.

« PM : Attempt on Rantisi does not signal policy shift », Ha’aretz, 11 juin 2003.