L’hypothèse d’une responsabilité syrienne dans l’attaque au missile perpétrée dimanche 15 juin 2003 contre la chaîne de télévision du Premier ministre libanais, Rafic Hariri, a été pour la première fois évoquée par un ancien responsable libanais. Michel Aoun, ancien chef du gouvernement de transition du Liban, actuellement en exil à Paris, a en effet évoqué « un retour aux vieilles méthodes syriennes de déstabilisation ». Le président libanais, Emile Lahoud, en conflit depuis plusieurs mois avec son Premier ministre Rafic Hariri, est en effet connu pour être « l’homme de Damas ».
Revenant sur l’histoire récente du Liban, Michel Aoun a ainsi déclaré : « À l’aide de ses agents, Damas a tenté de menacer d’une nouvelle guerre civile et d’une scission de l’armée. Quand elle s’est rendu compte que ces propos avaient eu des répercussions négatives et avaient été rejetés par les Libanais, elle a cessé de recourir aux menaces directes. À ces menaces, se sont substituées des actions déstabilisatrices, qui rappellent la fin des années 60, époque de la paralysie du pouvoir. Une paralysie qui avait été accompagnée d’incidents sécuritaires ».
Rafic Hariri a également reçu des messages de sympathie de plusieurs chefs d’État et ministres étrangers. Il a notamment reçu des appels téléphoniques des présidents français et égyptien, Jacques Chirac et Hosni Moubarak, du président koweïtien de la Chambre Jassem Kharafi, des ministres saoudien et égyptien des Affaires étrangères, Saoud el-Fayçal et Ahmed Maher, et du secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa.

« Chirac, Moubarak et Amr Moussa condamnent l’attentat contre la Future TV », L’Orient Le Jour, 18 juin 2003.