États
Biélorussie


Depuis l’organisation du coup d’État en Ukraine, l’installation de nazis à Kiev et l’indépendance de la Crimée, l’Otan alimente la paranoïa de ses membres est-européens. Moscou n’aurait pas protégé les Criméens d’un gouvernement incluant des nazis, mais conquis par la force et annexé ce territoire historiquement russe. Grâce à cette narration, Washington parvient à occuper militairement l’Europe de l’Est, sans que les peuples soumis ne protestent. Au contraire, ils s’alarment des manœuvres militaires russo-biélorusses.

Les tentatives d’exportation vers la Biélorussie d’une révolution colorée se heurtent au soutien populaire dont jouit le très autoritaire président Alexandre Loukatchenko. Créés sur le modèle de l’Otpor yougoslave, les « Bisons » ne sont toujours pas parvenus à organiser leur « révolution des bleuets ». Bruno Drweski analyse cette curieuse résistance des Biélorusses au mirage libéral.

Les multiples tentatives de l’administration Bush pour renverser Aleksandr Loukatchenko et faire basculer la Biélorussie dans l’orbite atlantique ont échoué. Non pas que le très autoritaire président ait été particulièrement soutenu par la Russie, mais parce qu’il s’est appuyé sur ses électeurs. Appréciant la bonne gestion économique du pays et le maintien de son indépendance, les Biélorusses se sont méfiés d’une opposition trop ouvertement soumise aux intérêts de Washington.

Depuis l’effondrement et la dissolution de l’URSS, les États-Unis ont multiplié les coups fourrés pour prendre le contrôle des États de la région et encercler la Russie. S’ils ont réussi avec les mêmes méthodes douces en Yougoslavie, en Géorgie et en Ukraine, ils ont échoué en Biélorussie. Ce particularisme tient à la fois à l’identité biélorusse et à l’expulsion systématique des agents états-uniens par le gouvernement d’Aleksandr Loukachenko.

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