Depuis un mois, les États-Unis s’emploient avec urgence à mettre fin à la violence que le Hezbollah et ses commanditaires ont imposée aux peuples du Liban et d’Israël. Dans le même temps, ils ont souligné qu’un cessez-le-feu réellement efficace exigeait un retournement décisif de la situation qui avait engendré ce conflit. Vendredi dernier (le 11 août), nous avons franchi un pas important en ce sens avec l’adoption à l’unanimité de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies. C’est à présent que démarre la phase difficile et cruciale de son exécution.

L’accord auquel nous sommes parvenus comprend trois éléments essentiels :

Primo, il met en place la cessation totale des hostilités. Nous avons également insisté sur la libération sans condition des soldats israéliens enlevés. Le Hezbollah doit immédiatement arrêter ses attaques contre Israël, et Israël doit mettre fin à ses opérations militaires offensives au Liban, tout en se réservant le droit à l’autodéfense qui est celui de tout État souverain. Cet accord est entré en vigueur lundi, après que les gouvernements israélien et libanais en eurent accepté les conditions.

Secundo, cette résolution aidera le gouvernement démocratique du Liban à élargir son autorité souveraine. La communauté internationale a mis un embargo sur l’envoi de toute arme au Liban non autorisé par le gouvernement libanais. Nous avons également décidé de renforcer la FINUL, la force actuelle de l’ONU au Liban, qui bénéficiera d’un mandat renforcé, d’un meilleur équipement et de forces pouvant totaliser 15.000 soldats, soit sept fois supérieures en nombre à leur effectif actuel. De concert avec cette nouvelle force internationale, les forces armées du Liban se déploieront dans le sud du pays afin de protéger la population libanaise et d’empêcher des groupes armés tels que le Hezbollah de déstabiliser la région. À mesure que ce déploiement se fera, Israël se retirera derrière la « Ligne bleue » et un cessez-le-feu permanent prendra effet.

Tertio, cette résolution pose clairement les principes politiques d’une paix durable : aucune force étrangère au Liban, aucune arme et aucune autorité autre que celle du gouvernement libanais souverain. Ces principes représentent un consensus international ancien, qui a été affirmé et réaffirmé pendant des décennies, mais jamais pleinement appliqué. À présent, pour la première fois, la communauté internationale appuie de tout son poids un cadre politique pratique visant à aider les pouvoirs publics libanais à réaliser ces principes, y compris le désarmement de toutes les milices opérant sur le territoire.

L’application de la résolution 1701 non seulement profitera au Liban et à Israël, mais elle a aussi d’importantes implications régionales. En un mot, c’est une victoire pour tous ceux qui prônent la modération et la démocratie au Moyen-Orient, et une défaite pour ceux qui cherchent à saper ces principes par la violence, en particulier les gouvernements de la Syrie et de l’Iran.

Tandis que le monde entier travaillait le mois dernier pour la paix, les gouvernements syrien et iranien ont cherché à prolonger et à intensifier la guerre commencée par le Hezbollah. La dernière fois que cela s’était produit, il y a dix ans, les États-Unis s’étaient faits les médiateurs d’un cessez-le-feu entre Israël et la Syrie. Le jeu de la diplomatie avait été joué par d’autres, au-dessus de la tête des Libanais. Aujourd’hui, la Syrie n’occupe plus le Liban, et la communauté internationale aide les autorités libanaises à établir les conditions d’une paix durable : la pleine indépendance, la souveraineté complète, une démocratie agissante et un Hezbollah affaibli et moins capable de se réarmer et de se regrouper. Ces réalisations, une fois accomplies, constitueront un revers stratégique pour les gouvernements syrien et iranien.

L’accord auquel nous sommes parvenus la semaine dernière est un bon premier pas, mais ce n’est qu’un premier pas. Nous espérons qu’il conduira à un cessez-le-feu permanent, mais personne ne doit s’attendre à la cessation immédiate de tout acte de violence. Il s’agit d’un cessez-le-feu fragile, à la consolidation duquel toutes les parties doivent travailler. Notre diplomatie a aidé à mettre fin à une guerre. Arrive maintenant le dur et long travail de construction de la paix.

Dans l’immédiat, notre défi le plus pressant consistera à aider les centaines de milliers de personnes déplacées à l’intérieur du Liban à regagner leur foyer et à reprendre le cours de leur existence. Cet effort de reconstruction sera dirigé par le gouvernement libanais, mais il exigera la générosité du monde entier.

Pour leur part, les États-Unis participent au premier plan à l’aide d’urgence au peuple libanais et soutiendront pleinement ses efforts de reconstruction. À titre d’acompte, nous avons porté notre aide humanitaire immédiate à 50 millions de dollars. Pour s’assurer les bienfaits de la paix, les Libanais doivent sortir de ce conflit avec de nouvelles possibilités de progrès et de prospérité accrue.

Déjà, nous entendons le Hezbollah tenter de crier victoire. Mais d’autres au Liban et ailleurs dans la région se demandent ce que l’extrémisme du Hezbollah a réellement accompli : des centaines de milliers de personnes délogées, des maisons et des infrastructures détruites, des centaines de vies innocentes perdues, la censure du monde pour avoir causé cette guerre.

Les populations innocentes du Liban, d’Israël et de tout le Moyen-Orient ont souffert assez longtemps aux mains des extrémistes. Il est temps de dépasser la logique révolue de la violence et d’assurer une paix juste, durable et générale. Tel est notre but, dont nous venons de poser les jalons. Politique ambitieuse, certes, et difficile à réaliser. Mais elle est juste. Elle est réaliste. Et en fin de compte, elle représente la seule voie efficace vers un avenir plus empreint d’espoir.

Version française : département d’État des États-Unis