Luc Chevallier

Dans le système électoral français, les citoyens sont appelés à exprimer leurs préférences lors du premier tour de scrutin —ce qui permet aux partis politiques de compter leur soutien populaire—, tandis qu’ils doivent porter des alliances pour dégager une majorité au second tour. Par conséquent, c’est l’élection présidentielle qui structure durablement la vie politique. Cette logique aurait du faire ressurgir en 2012 le clivage prévalent lors du référendum européen de 2005. Pourtant il n’en a rien été. Luc Chevallier expose la manière dont les médias ont conduit les électeurs vers une voie de garage.

À l’heure où internet met chacun en capacité de vérifier par lui-même l’information, ceux qui ont intérêt à la guerre ont trouvé une parade efficace. Elle consiste à noyer les citoyens sous un déluge de fausses nouvelles, que personnes n’aura plus le temps de décrypter. Si certains de ces média-mensonges paraissent anodins, il ne faut pas s’y tromper. Associés les uns aux autres et accumulés dans le temps, ils finissent par constituer le décor d’un univers virtuel, coupé de la réalité, mais favorable aux projets de l’Empire. Celui-ci fait ainsi accepter ses guerres à des populations occidentales désormais passives alors qu’elles s’étaient mobilisées massivement contre l’intervention en Irak.