Au cours du Conseil des ministres qui a suivi l’attentat contre sa chaîne de télévision, Future TV, mardi 17 juin, le président du Conseil libanais, Rafic Hariri, a effectué une spectaculaire reculade sur un grand nombre de dossiers en suspens depuis plusieurs semaines, notamment sur la question de la libéralisation du marché de téléphonie mobile. Un seul point d’achoppement résidait dans le refus par les ministres du mouvement Hamal et de ceux proches du président de la Chambre de laisser le ministre de l’Intérieur engager cinq officiers par an pour le compte de la Sûreté générale. Le problème devrait néanmoins pouvoir se résoudre très prochainement, étant donné les efforts de conciliation effectués au sommet de l’État : le président Emile Lahoud doit en effet rencontrer, en début de semaine prochaine, le président du Conseil, Rafic Hariri.
Cette nouvelle ère de concertation s’ouvre après que la Syrie a souligné, tout en se défendant de vouloir intervenir dans les affaires libanaises, la nécessité pour les responsables à Beyrouth d’éviter les tiraillements et les conflits au sein du pouvoir. Interrogé sur cette intervention syrienne dans les problèmes politiques du Liban, le ministre d’État Khalil Hraoui a répondu : « Doit-on laisser les conflits s’aggraver si nous n’arrivons pas à les contrôler ? Je suis très heureux qu’il y ait un arbitre, d’autant plus que cet arbitre est la Syrie, amie et alliée du Liban. »

Source
L&8217;Orient Le Jour (Liban)

« La tendance à l’apaisement entre Lahoud et Hariri se confirme », L’Orient le Jour, 20 juin 2003.