259 millions de dollars supplémentaires ont été demandés au titre de l’Appel humanitaire pour l’Irak lancé ce matin à New York par la Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, Louise Fréchette. Cet Appel fait suite à l’Appel d’urgence lancé le 28 mars dernier pour un montant global de 2 218 417 415 dollars, a précisé Mme Fréchette, indiquant que sur ce montant, près de 870 millions de dollars ont été recueillis auprès des donateurs tandis qu’un peu moins de 1,1 milliard de dollars proviennent du Programme "pétrole contre nourriture". Grâce à ces décaissements, le Programme alimentaire mondial (PAM) a été en mesure d’acheminer plus de 800 000 tonnes d’aide alimentaire en Irak depuis le 30 mars et d’autres agences du système des Nations Unies interviennent dans des domaines tels que l’approvisionnement en eau potable, la remise en état des réseaux de fourniture d’eau et d’électricité, et la relance du secteur de l’éducation.
Près de 88% des besoins de l’Appel d’urgence du 28 mars dernier ont d’ores et déjà été couverts par les donateurs et le redéploiement des ressources disponibles dans le cadre du Programme "pétrole contre nourriture", a précisé pour sa part Kenzo Oshima, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgences des Nations Unies. Près de deux milliards de dollars ont ainsi permis de couvrir les besoins alimentaires de l’Irak d’ici la fin de l’année, a-t-il dit, ajoutant toutefois que les besoins en services de santé et d’assainissement ne sont financés qu’à près de 30%. Par ailleurs, a-t-il dit, si en mars dernier nous avions craint un afflux de déplacés qui ne s’est pas produit, nous n’avions en revanche pas prévu d’autres conséquences de la guerre, notamment les pillages et destructions d’infrastructures. Sur les 259 millions de dollars additionnels prévus dans l’Appel humanitaire lancé aujourd’hui, une large part des fonds seront investis dans le rétablissement des infrastructures d’approvisionnement en eau potable, a-t-il déclaré.
Les agences des Nations Unies concentreront également leurs efforts au cours des prochains mois sur l’éducation et la lutte antimines, a dit M. Oshima, notamment par le biais de campagnes de sensibilisation au sein des écoles. De même, les agences des Nations Unies faciliteront le retour des réfugiés Irakiens qui ont fui leur pays avant la guerre du printemps dernier. M. Oshima a par ailleurs invité les donateurs à décaisser les 158 millions de dollars promis dans le cadre de l’Appel d’urgence de mars dernier parallèlement aux fonds supplémentaires demandés aujourd’hui pour mener à bien le programme d’assistance humanitaire à l’Irak.
Pour sa part, Ramiro Lopez Da Silva, Coordonnateur humanitaire pour l’Irak, a rappelé le contexte dans lequel les agences humanitaires sont intervenues en Irak dès la fin du mois de mars, à savoir un pays dont plus de 60% de la population dépendait avant-guerre du Programme "pétrole contre nourriture", et qui souffrait du désordre et de l’instabilité conséquents à la chute du régime de Saddam Hussein.
L’abandon progressif du Programme "pétrole contre nourriture", d’ici au 21 novembre 2003, constituera un défi à relever pour les agences des Nations Unies, a ajouté M. Da Silva, qui a indiqué que des évaluations des besoins ont été lancées dans chaque région par les agences humanitaires afin de pouvoir élaborer des programmes d’assistance d’ici au mois de septembre. Le Coordonnateur a mis en avant les difficultés auxquelles se heurtent les agences des Nations Unies, notamment l’insécurité qui prévaut dans certaines régions. C’est le cas du Nord de l’Irak qui n’a pas été touché par la guerre, mais qui est toutefois le théâtre de pillages et d’une insécurité qui sont le fait de milices et d’éléments de l’armée qui doivent encore être désarmés et démobilisés, a-t-il souligné. Par ailleurs, M. Da Silva a également constaté que l’augmentation du coût de la vie, le manque d’emploi et le manque d’eau et d’électricité sur l’ensemble du territoire Irakien constituaient des sources d’instabilité sociale qu’il faudrait gérer très rapidement.
Restez en contact
Suivez-nous sur les réseaux sociaux
Subscribe to weekly newsletter