Le PNUD cherche à mobiliser 18 millions de dollars pour aider les Palestiniens affectés par le mur de Cisjordanie
Vendredi 29 août 2003 : Le Programme d’assistance aux populations palestiniennes du PNUD lance un appel à la communauté internationale pour obtenir 18 millions de dollars EU pour fournir une aide d’urgence aux communautés affectées par la construction par l’État d’Israël d’une série de murs, clôtures, tranchées et barrières, désignée communément sous le nom de "mur de la séparation" en Cisjordanie.
Commencé il y a un an et s’étendant jusqu’à présent sur quelque 175 kilomètres, le mur a encerclé et isolé un grand nombre de villes et de villages palestiniens.
Les fonds seront utilisés pour la réhabilitation des terres, la construction de routes agricoles, l’amélioration de l’alimentation en eau, la modernisation des systèmes de santé et d’éducation et le renforcement des conseils municipaux et de village, ainsi que pour d’autres projets d’infrastructure qui seront élaborés en consultation avec les communautés. Les travaux créeront plus de 200 000 emplois.
« Une action immédiate est nécessaire pour faire face aux besoins de ceux qui sont affectés par la construction de ce mur de séparation, a dit Timothy Rothermel, représentant spécial du PNUD à Jérusalem. Après avoir consulté de nombreux dirigeants communautaires et des agriculteurs qui ont perdu leurs terres dans les diverses municipalités, le PNUD a formulé un plan d’action d’urgence complet. »
Le mur de séparation, dans sa première phase, coupera au travers du réseau de routes et d’alimentation en eau et formera une barrière entre les Palestiniens établis de chaque côté et leurs terres agricoles, leurs puits d’eau, les marchés urbains et les services publics. L’accès aux zones proches du mur est interdit.
L’impact du mur sur l’agriculture est particulièrement préoccupant dans les gouvernorats de Jénine, Tulkarem et Qalqilya, où la première phase de construction est en cours. Près de la moitié de la moitié de la production agricole totale de la Cisjordanie, d’une valeur estimée à 220 millions de dollars en 2000, provient de ces régions. Le mur peut opposer un grave obstacle à la distribution des services sociaux de base ainsi qu’aux activités commerciales, en particulier au mouvement des produits agricoles, indiquent les officiels palestiniens.
« Bien que nous reconnaissions qu’il s’agit d’un problème politique qui exige une solution politique, nous avons l’obligation morale de répondre aux besoins urgents des nombreux agriculteurs qui ont perdu leurs seuls moyens d’existence », a déclaré Rafiq El-Natsheh, ministre de l’Agriculture de l’Autorité palestinienne.
La construction du mur de séparation a causé la destruction de 83 000 oliviers et autres arbres fruitiers, 249 hectares de terres irriguées ( y compris des serres), 37 kilomètres de réseaux d’adduction d’eau et 15 km de routes agricoles. De plus, une superficie totale de 283 km2 est isolée entre la frontière de la Cisjordanie dite « Ligne verte » et le mur, dont 57% sont des champs cultivés et des oliveraies.
Marouf Zahran, maire de Qalqilya, a déclaré : « Nous essayons très fort de combattre la pauvreté qui est la conséquence directe de l’encerclement de Qalqilya. De nombreux visiteurs ont été choqués de voir le mur, mais le PNUD a le mérite de mettre effectivement en application une approche novatrice et globale pour s’opposer à ses effets explosifs et dévastateurs. »
Le ministre palestinien des Administrations locales Jamal Shobaki a noté : « Il existe un sentiment de désespoir inspiré par cet isolement renforcé des villes et villages palestiniens. Le mur encercle un grand nombre de villes et de villages, en particulier dans les districts de Qalqilya et de Tulkarem ; des dizaines d’hectares de certaines des meilleures terres agricoles ont été confisqués ; il perturbe les services sociaux et de santé de base et menace la viabilité d’un futur État palestinien. »
Le Secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan a dit en parlant du mur : « Je sais que la sagesse populaire veut que les clôtures fassent de bons voisins. Mais c’est à condition de construire la clôture sur ses propres terres et de ne pas bouleverse l’existence de ses voisins. »
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