Le poste de Premier ministre de l’Autorité palestinienne a été imposé par les États-Unis et Israël dans l’espoir de diviser le pouvoir et de le plonger dans la guerre civile. Il est d’abord échu à Mahmoud Abbas, qui n’a pas manqué de former seul son cabinet, en court-circuitant le Parlement. Il espérait ainsi se donner une dimension personnelle et s’affranchir de la tutelle d’Arafat. Comme prévu, Mahmoud Abbas et Arafat ne tardèrent pas à se quereller. Cependant Abbas se rendit vite compte qu’il était instrumentalisé contre sa propre cause et qu’il s’était isolé lui-même en passant par-dessus le Parlement. Il préféra donc démissionner.

Le nouveau Premier ministre, Ahmed Qurei, a été choisi par Arafat précisément parce qu’il était le président du Parlement. Il s’applique donc à former son cabinet en relation avec l’Assemblée. Pour éviter que la fonction de Premier ministre ne renforce la légitimité du pouvoir palestinien et ne se retourne contre eux, les États-Unis et Israël exercent désormais des pressions sur Qurei pour lui imposer certains ministres, notamment le général Mohammed Dahlan et Nabil Amr. Mais en exerçant ces pressions, ils sapent l’autorité du Premier ministre au profit du président de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat.

Une nouvelle fois l’ingérence des États-Unis et d’Israël dans les affaires palestiniennes se solde par un désordre. Ce n’est pas ce que souhaitait le département d’État, mais c’est bien la stratégie constante d’Ariel Sharon.