Certains trouveront que, lors de son discours devant l’Assemblée générale de l’ONU, le président des États-Unis a été égal à lui-même. D’autres relèveront qu’en tenant au Palais de verre les propos qu’il réserve habituellement à son opinion publique intérieure, George W. Bush a franchi un pas.

Il a en effet présenté l’action de son pays comme remplissant les objectifs de l’ONU à la place de l’ONU. C’est-à-dire qu’il a présenté son pays comme juge suprême du Bien et du Mal, au-dessus du droit international. Fort de ce rôle, il a décidé que le temps n’était pas venu pour que les Irakiens se gouvernent eux-mêmes, bien qu’il ait attaqué leur pays pour les libérer. Il a réaffirmé sa volonté d’étendre ultérieurement la démocratie à tout le Proche-Orient, alors que ses représentants en Irak tentent de museler les médias arabes et d’interdire tout débat politique. Puis, il a exigé que les Palestiniens renversent le président qu’ils ont élu, s’ils veulent avoir la chance un jour de disposer d’un État indépendant.

On ne peut qu’être consterné devant ce discours impérial qui usurpe des références démocratiques.