Une polémique est survenue en Israël après la publication d’une lettre envoyée par 27 pilotes de l’armée de l’air israélienne, adressée au commandant de l’armée de l’air israélienne, Dan Halutz. Dans cette lettre, les signataires expliquent leur refus de participer à des opérations dans les territoires occupés. Ils y décrivent ces opérations comment étant « illégales et immorales »
Les signataires expliquent ainsi qu’ils refuseront de participer à toute attaque aérienne sur les zones peuplées palestiniennes, dans les territoires occupés : « Nous, à la fois vétérans et pilotes en activité, qui avons servi et servons toujours le peuple d’Israël, sommes opposés au fait de mener des ordres de mission illégaux et immoraux, du type de ceux qu’Israël mène dans les territoires occupés », indique la lettre. « Nous, pour qui l’armée israélienne ou l’armée de l’air font partie intégrante de notre vie, refusons de continuer à frapper des civils innocents. L’occupation permanente est en train de mettre en danger critique la sécurité du pays et sa fibre morale ».
L’ancien président israélien et ancien commandant de l’armée de l’air, Ezer Weizman, a attaqué le groupe des pétitionnaires en les accusant de manquer de « moralité », qualifiant le fait de publier cette lettre de « honte ». Il a ajouté que ces pilotes devraient « mettre leur queue entre leurs jambes » et quitter l’armée de l’air « aussi vite que possible ». Selon lui, l’appel à refuser les ordres est un « cancer » qui doit être éliminé « immédiatement, avant qu’il ne s’étende ».
Le commandant de l’armée de l’air israélienne, Dan Halutz, a rédigé l’ordre de consigner les neuf pilotes encore en activité. Les pilotes vétérans, désormais instructeurs militaires et signataires de la même lettre, ont également été consignés et pourraient être renvoyés de l’armée active.

Source
Ha&8217;aretz (Israel)
Quotidien de référence de la gauche intellectuelle israélienne. Propriété de la famille Schocken. Diffusé à 75 000 exemplaires.

« Halutz : Pilots refusing to serve in territories will face law », par Amos Harel, Haaretz, 25 septembre 2003.