Le fondateur du groupe industriel Iscar, Stef Wertheimer, tente, selon Ha’aretz de persuader les décideurs états-uniens de soutenir une sorte de « Plan Marshall » pour le Proche-Orient, afin de conduire à une industrialisation de la région, ainsi qu’à sa pacification.
Wertheimer a ainsi rencontré au cours des derniers jours plusieurs membres importants du Congrès, dont le président du groupe parlementaire républicain à la Chambre des représentants, Tom DeLay, afin de les convaincre de la nécessité de mettre en place des parcs industriels dans la région. Les sites envisagés par l’industriel sont ceux du port d’Aqaba, en Jordanie, de Rafah, à la frontière égyptienne, et certaines zones turques.
Selon lui, « les Américains devraient s’attribuer le rôle de calmer la région, non pas au travers de la diplomatie et des armes, mais par l’industrie et l’emploi ». Le Plan Marshall en Europe, qui a suivi la Seconde Guerre mondiale, pourrait servir d’exemple pour le Proche-Orient.

[CONTEXTE] Le plan Marshall est souvent présenté comme un plan d’aide à la reconstruction des pays européens, au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Il s’agit en réalité d’une opération de diplomatie politique déguisée en plan d’aide économique. En échange des crédits du plan Marshall, les pays bénéficiaires étaient en effet tenus de mettre en oeuvre des réformes économiques, politiques et mêmes culturelles (par exemple l’envoi de sociologues en mission de productivité aux États-Unis), le tout afin d’empêcher la montée des partis communistes nationaux. Il peut donc être assimilé à une tactique de domination impérialiste sans recours aux armes.

Source
Ha&8217;aretz (Israel)
Quotidien de référence de la gauche intellectuelle israélienne. Propriété de la famille Schocken. Diffusé à 75 000 exemplaires.

« Wertheimer seeking U.S. peace investment », par Nathan Guttman, 25 septembre 2003.