Le gouvernement Sharon a tiré les premières conclusions du double refus des États-Unis de condamner les menaces qu’il avait proférées à l’encontre du président de l’Autorité palestinienne. L’ambassadeur états-unien, John Negroponte, tristement célèbre pour avoir personnellement dirigé les escadrons de la mort en Amérique centrale, avait en effet opposé son veto à un projet syrien de résolution au Conseil de sécurité, puis avait voté contre un texte similaire à l’Assemblée générale de l’ONU.
Profitant de l’immunité dont il dispose désormais, le gouvernement Sharon a décidé d’annexer de nouveaux territoires palestiniens où il avait déjà implanté illégalement des colonies. Aucun membre du cabinet ne s’est opposé à la manœuvre. Les quatre ministres qui ont voté contre le tracé du mur de séparation l’ont fait parce qu’ils estiment les annexions insuffisantes. Quant aux colons de Yesha, ils contestent le mur parce qu’ils craignent que le « bantoustan » palestinien puisse devenir à terme un véritable État.
Simultanément, le gouvernement Sharon prépare une nouvelle campagne d’assassinats, non seulement dans les Territoires palestiniens, mais aussi sur le territoire d’États souverains.
Enfin, le gouvernement Sharon prépare plusieurs scénarios d’enlèvement ou d’assassinat du président élu de l’Autorité palestinienne qu’il entend mettre en œuvre au moment favorable.
Les États-Unis ayant paralysé l’ONU, Israël se lance donc publiquement dans une politique d’annexion, abandonnée depuis 1967, et de violation de la souveraineté des États.
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