Le gouvernement libanais s’est offusqué, jeudi 2 octobre 2003, de l’initiative de l’ambassadeur états-unien, Vincent Battle, qui s’est rendu mercredi au ministère des Affaires étrangères libanais pour y faire part de « l’inquiétude » des autorités états-uniennes sur la liberté d’opinion du fait des poursuites engagées contre le général Michel Aoun. Ce dernier avait ouvertement critiqué l’ingérence syrienne dans les affaires libanaises, devant une commission parlementaire états-unienne.
Le ministre de la Justice, Bahige Tabbarah, a estimé, dans une déclaration, que « la position exprimée par le département d’État américain, puis convoyée par l’ambassadeur Vincent Battle au gouvernement libanais, au sujet des poursuites visant le général Aoun, constitue « une ingérence inacceptable dans le cours de la justice libanaise », d’autant que cette initiative revêt « un aspect politique contraire aux constantes auxquelles le Liban est attaché » »
Il a ensuite ajouté que « la Constitution libanaise, qui garantit dans son article 13 la liberté d’opinion, stipule néanmoins que cette liberté s’exerce dans le cadre de la loi. L’intervention du général Aoun devant une commission du Congrès américain, inivitant à une attaque contre sa patrie, constitue, aux yeux du parquet, garant de l’intérêt général, une transgression des lois libanaises. Celles-ci établissent un équilibre entre, d’une part, la liberté d’expression et, d’autre part, la protection des acquis nationaux, en particulier la sécurité nationale »

Source
L&8217;Orient Le Jour (Liban)

« Affaire Aoun - Poursuite des critiques à l’encontre de l’initiative de Battle, L’Orient Le Jour, 3 octobre 2003.