L’empressement du département d’État à occuper la scène médiatique pour dénoncer l’attentat qui vient de coûter la vie en Palestine à plusieurs de ses employés vise à masquer le statut de ces personnels. Il ne s’agissait en effet ni de diplomates, ni d’opératifs de la CIA, mais de sous-traitants de Dyncorp.
Cette société, fondée en 1946 et absorbée l’an dernier par Computer Sciences Corporation, est une des principales armées privées états-unienne. Elle s’est surtout illustrée en Colombie où effectue l’essentiel des opérations de " guerre à la drogue ". Ces activités ont été mises à jour, en février 2001, lorsqu’elle conduisit une opération de récupération de personnel et de punition des FARC au cours de laquelle elle utilisa quatre hélicoptères Huey de combat. Il fut alors établi que Dyncorp déployait à titre privé, mais au frais du contribuable états-unien, des moyens militaires démesurés que le Congrès avait interdits au département de la Défense d’engager lui-même.
En quelques années, Dyncorp est intervenu dans de nombreuses régions où les États-Unis souhaitaient intervenir militairement sans en porter la responsabilité directe. La firme s’est ainsi illustrée en apportant un soutien logistique aux rebelles soudanais, en portant assistance à l’aviation koweïti, en fournissant des hélicoptères de combat et des réseaux de communication satellitaires à l’armée indonésienne au Timor, en encadrant la police de l’ONU au Kosovo, etc. Dyncorp est aussi devenu l’une des principales sociétés d’audit et de conseil en matière militaire.
Dyncorp est aussi une des sociétés de mercenariat les plus contestées. D’abord aux Etats-Unis mêmes où l’incompétence de ses personnels en matière d’entretien d’avions de l’Air Force a provoqué de nombreux accidents. Ensuite dans les Balkans, où ses personnels ont été impliqués dans de nombreuses affaires de viols et de trafics divers. Ainsi, en Bosnie, les autorités ont saisi chez le patron local de Dyncorp les vidéos qu’il avait tournées des séances de viols et de barbarie qu’il avait organisées avec ses hommes.
Restez en contact
Suivez-nous sur les réseaux sociaux
Subscribe to weekly newsletter