Les Israéliens qui ont participé aux négociations des Accords de Genève se sont réunis, dimanche 19 octobre 2003 à Tel-Aviv, une semaine après que le projet initial ait été rédigé.
Ils ont discuté des manières de promouvoir cet accord et de construire un soutien populaire autour de celui-ci, avant d’envisager la cérémonie putative qui doit se tenir en novembre, à Genève. Les représentants israéliens et palestiniens ne signeront pas l’accord au cours de la cérémonie, afin de bien signifier que leur initiative commune ne vise pas à ébranler leurs gouvernements, mais plutôt à démontrer qu’il est possible pour les deux camps de rédiger un accord définitif.
Étaient présents à cette réunion plusieurs nouveaux défenseurs de l’initiative, dont le professeur Haim Ben Shahar, l’écrivain A.B. Yehoshua, les anciens parlementaires Uzi Baram et Dalia Rabin-Pelosoff, et l’ancien commandant de la police de Galilée, Alik Ron.
L’ancien leader du parti travailliste, Shimon Peres, a lui commenté le même jour les détails de l’accord, après que celui-ci lui ait été présenté par l’un des principaux architectes de l’accord, l’ancien ministre Yossi Beilin. Shimon Peres a déclaré accueillir bien volontiers le dialogue, mais a émis des réserves sur les articles relatifs aux cas des réfugiés palestiniens, à la souveraineté palestinienne sur l’Esplanade des Mosquées et sur l’implication internationale. « Les accords de Genève sont la preuve qu’il y a bien un interlocuteur », a déclaré l’ancien ministre israélien.
Pour l’instant, la plupart des députés travaillistes n’ont pas ratifié l’accord. Seuls Amram Mitzna, Avraham Burg, Yuli Tamie et Colette Avital ont exprimé leur total soutien à la démarche.
La réunion de la Commission de la Knesset, le Parlement israélien, prévue ce lundi 20 octobre 2003, doit justement discuter d’une proposition de loi visant à interdire aux membres de la Knesset de mener en toute indépendance des négociations diplomatiques, sans que le gouvernement n’en soit tenu au courant.
Cette proposition a été formulée par le parlementaire d’Union Nationale, Uri Ariel, et tente de contrecarrer la démarche menée par certains députés travaillistes israéliens afin de rédiger un projet d’accord avec l’Autorité palestinienne.

Source
Ha&8217;aretz (Israel)
Quotidien de référence de la gauche intellectuelle israélienne. Propriété de la famille Schocken. Diffusé à 75 000 exemplaires.

« Geneva team planning to promote the accord », par Mazal Mualem, Ha’aretz, 20 octobre 2003. « Knesset to weigh ban on `private diplomacy’ », par Zvi Zrahiya, Ha’aretz, 20 octobre 2003.