Le vice-Premier ministre israélien, Ehud Olmert, a déclaré, mercredi 22 octobre 2003, que « la clôture continuera à être construite et nous continuerons à nous occuper de la sécurité des citoyens israéliens ». Cette déclaration fait suite à l’adoption par l’Assemblée générale de l’ONU d’une résolution condamnant le projet en tant que violation du droit international et demandant son arrêt.
Le gouvernement israélien prétend que la clôture est nécessaire pour bloquer les incursions des kamikazes palestiniens. Les Palestiniens s’opposent à ce réseau de clôtures et de barricades bétonnées qui doit encercler les colonies, car ils y voient un moyen pour Israël de s’accaparer des terres et de préjuger des frontières qui devraient faire l’objet de négociations.
L’Assemblée Générale de l’ONU a largement voté cette résolution, mardi 21 octobre au soir. Seuls Israël, les États-Unis, la Micronésie et les îles Marshall ont voté contre. 12 pays se sont abstenus, et 144 ont soutenu le texte.
Ce dernier a fait l’objet de plus de six heures de négociation entre l’Union européenne et les gouvernements arabes, afin d’arriver à un compromis. Le texte final demande donc à Israël de « stopper et d’inverser la construction du mur en Territoire palestinien occupé », indiquant que cette construction est « en contradiction avec les dispositions pertinentes du droit international ».
Au cours des négociations, les représentants arabes ont accepté de renoncer à une seconde résolution qui appelait à se tourner vers la Cour de Justice Internationale afin que celle-ci émette un avis consultatif sur la légalité de la clôture. Les diplomates états-uniens et certains gouvernements de l’Union européenne ont indiqué que le fait de porter cette question devant cette juridiction onusienne aurait contribué à politiser encore un peu plus le processus de paix au Proche-Orient et à préjuger de questions qui devront faire l’objet de négociations ultérieures entre Israéliens et Palestiniens.
À la suite d’une pression insistante des membres de l’Union européenne, la résolution comporte finalement une condamnation des récents attentats survenus en Israël, à Haïfa, et dans la bande de Gaza, contre des officiels états-uniens.
La réunion d’urgence de l’Assemblée générale des Nations Unies a été proposée par les pays arabes, suite à l’insistance de l’émissaire palestinien à l’ONU, Nasser al-Kidwa. Ce dernier avait réagi au veto opposé par les États-Unis à une résolution similaire, la semaine passée, devant le Conseil de sécurité.
L’ambassadeur israélien aux Nations unies, Dan Gillerman a qualifié le procédé de « farce humiliante » et a fustigé les gouvernements européens pour avoir conclu que « les mesures de sécurité d’Israël sont bien plus graves que les meurtres perpétrés par des organisations terroristes palestiniennes ».

« Israel vows to go on with fence, despite UN condemnation », par Aluf Benn, Ha’aretz, 22 octobre 2003.