Le ministre israélien de la Défense, Shaul Mofaz, a décidé d’accepter les recommandations de l’armée concernant la sécurité dans les territoires occupés, et devrait donc annoncer, mardi 28 octobre 2003, un relâchement du bouclage des territoires occupés, en plusieurs endroit.
Shaul Mofaz a reçu des avis contradictoires d’importants officiels israéliens. Les officiers de l’armée régulière militent pour ce relâchement, tandis que les services de sécurité militaires recommandent de maintenir une pression très forte dans les territoires. Le ministre devrait emprunter une voie médiane, à savoir en levant certaines restrictions demandées par l’armée, mais pas toutes.
Plusieurs milliers de travailleurs palestiniens devraient ainsi pouvoir à nouveau entrer en Israël, et l’activité de plusieurs sites industriels situés le long de la Ligne Verte devraient reprendre. Les restrictions sur le transport de biens entre Israël et les territoires occupés devraient également être partiellement levées.
De plus, le siège de plusieurs villes palestiniennes pourrait être levé, chaque fois que la menace terroriste y sera considérée comme négligeable.
Plusieurs officiers de l’armée israélienne ont en effet mis en garde le gouvernement contre une éventuelle escalade dans la violence liée au bouclage des territoires. Certains d’entre eux se montrent même favorables à l’application d’un plan qui accorderait une plus grande liberté de circulation des Palestiniens entre les villes de Cisjordanie. Ce plan avait été élaboré, à l’origine, pour la période de cessez-le-feu qui a duré une partie de l’été.
Cette mesure intervient trois jours seulement après l’attaque qui a frappé la colonie de Netzarim, qui a coûté la vie à trois soldats israéliens. En représailles, l’armée israélienne est entrée dans le site voisin d’A-Zahra où elle a fait sauter trois tours d’habitation de 13 étages, jetant ainsi environ 2000 personnes à la rue. D’après le colonel Yoel Strick, qui dirige les troupes dans la zone, les bâtiments servaient de poste d’observation pour les organisations terroristes palestiniennes, qui s’en servaient pour observer les mouvements de troupes israéliens. Les membres du commando ayant attaqué la colonie de Netzarim s’y seraient d’ailleurs abrités peu de temps avant l’assaut.

Source
Ha&8217;aretz (Israel)
Quotidien de référence de la gauche intellectuelle israélienne. Propriété de la famille Schocken. Diffusé à 75 000 exemplaires.

« Israel to ease closure on territories », par Amos Harel et Arnon Regular, Ha’aretz, 27 octobre 2003.