Le ministère des Affaires étrangères israélien a lancé, lundi 27 octobre 2003, sa bataille diplomatique contre les Accords de Genève, en convoquant le chargé d’affaires suisse pour un entretien au cours duquel Israël a exprimé son mécontentement quant à l’action menée par la Suisse dans ce dossier. La Confédération helvétique a en effet fourni une assistance matérielle aux signataires de l’accord, et accueilli une partie des réunions de négociations.
Israël souhaite empêcher que la communauté internationale, et en premier lieu les membres de l’Union européenne, ne reconnaissent un caractère officiel au document, ou ne le soutiennent en finançant sa promotion.
En réaction, les protagonistes israéliens de l’accord, et notamment l’ancien ministre Yossi Beilin, ont déclaré qu’ils continueraient à solliciter des financements pour promouvoir le document, notamment auprès de gouvernements étrangers.
De source gouvernementale, la réunion avec le diplomate suisse s’est concentrée, non sur le soutien suisse à la réalisation de cet accord, mais sur les efforts entrepris par l’actuelle ministre des Affaires étrangères suisse, Micheline Calmy-Rey, pour convaincre d’autres pays européens de le soutenir. Le directeur-général du ministère des Affaires étrangères israélien a ainsi indiqué au chargé d’affaires que « le gouvernement israélien n’autorise personne à s’occuper de ce problème, et les Accords de Genève n’ont aucune validité légale ». Du côté palestinien, a-t-il ajouté, les négociateurs n’avaient pas non plus l’accord de leur gouvernement.

Source
Ha&8217;aretz (Israel)
Quotidien de référence de la gauche intellectuelle israélienne. Propriété de la famille Schocken. Diffusé à 75 000 exemplaires.

« Foreign Ministry chastises Swiss envoy : Stop pushing Geneva understandings », par Aluf Benn, Ha’aretz, 28 octobre 2003.