« Une barrière pour la paix »
Une barrière pour la paix
Le Monde (France)
[AUTEUR] Nissim Zvili est ambassadeur d’Israël en France. Il est ancien membre de la Knesset, élu sous l’étiquette travailliste.
[RESUME] La barrière de sécurité construite par Israël a été désignée comme un mur de la honte et on a parlé d’annexion ou d’« apartheid ». Si je ne conçois pas l’illusion de convaincre ceux pour qui le ressentiment tient lieu de raisonnement, j’aimerai au moins que l’on juge les choses tells qu’elles sont.
La barrière de sécurité a été construite pour protéger les citoyens israéliens. Il ne s’agit pas d’annexion car si cela avait été notre intention, ce serait plus qu’1,6 % du territoire palestinien qui serait à l’ouest de cette barrière. En outre, alors que l’économie israélienne connaît la pire crise de son histoire ; Israël consacrera 60 millions d’euros à l’indemnisation des Palestiniens lésés par la construction de la barrière et le ministère de l’Agriculture a entrepris de replanter 60 000 oliviers qui ont été déplacés. La barrière sera percée de 40 points de passage afin que les Palestiniens puissent continuer à accéder en Israël pour exercer leur métier et, par conséquent, certains barrages dans les territoires seront supprimés. Enfin, les Palestiniens concernés ont pu présenter un recours à la Cour suprême d’Israël, qui a parfois fait modifier le tracé de la barrière.
Compte tenu de ces éléments, sur la foi de quelles informations juge-t-on l’attitude d’une démocratie plus petite que la Bretagne entourée de pays dont certains n’ont pas renoncé à la détruire ? Israël comprend la souffrance des Palestiniens et souffre également d’une guerre qu’il n’a pas voulu. Il n’y a qu’une solution pour parvenir à la paix : constituer un État palestinien à côté d’Israël. En attendant, toutefois, Israël doit protéger sa population qui a subi 100 attentats suicide en trois ans. Depuis que nous avons construit une barrière autour de Gaza, aucun terroriste n’en est venu. Si nous avions terminé la barrière autour de la Cisjordanie, il n’y aurait pas eu 21 morts à Haïfa.
Cette barrière aurait dû être construite dès les accords d’Oslo. Nous allons la terminer et j’espère qu’un jour nous pourrons la détruire. En attendant, la paix c’est d’abord arrêter de mourir.
« Le message anti-états-unien de l’Autorité palestinienne »
The PA’s anti-US message
Jerusalem Post (Israël)
[AUTEUR] Itamar Marcus est directeur de l’association Palestinian Media Watch. Il doit être reçu demain par la Commission des affaires gouvernementale du Sénat états-unien sur le thème développé dans cette tribune.
[RESUME] La télévision de l’Autorité palestinienne passe des homélies religieuses dans lesquelles ont entend qu’après la Russie, l’Amérique tombera. Malgré les centaines de millions de dollars d’aide versées par les États-Unis et le soutien de George W. Bush à la création d’un État palestinien, l’Autorité palestinienne demeure avant tout anti-américaine. Les messages de l’Autorité palestinienne ont un impact puisque d’après un sondage réalisé par Palestinian Media Watch la haine des Palestiniens pour les États-Unis est profonde. 74 % soutenaient Saddam Hussein et 37 % estiment que ceux qui ont attaqué le World Trade Center ne sont pas des « terroristes ».
Contrairement à ce qu’affirme l’Autorité palestinienne, la haine des États-Unis est indépendante du soutien de Washington à Israël. L’Autorité palestinienne présente dans les médias une guerre des civilisations dans laquelle l’Amérique est le dirigeant de la coalition ennemie. La Télévision palestinienne présente donc des programmes où il est expliqué que les juifs ne sont que l’avant-garde des croisés chrétiens. C’est pour cette raison que l’Autorité palestinienne a soutenu l’Irak pendant la guerre et qu’elle a même réalisé des clips célébrant la morts des soldats états-uniens. Après qu’un kamikaze ait tué quatre soldats états-uniens pendant la guerre en Irak, un square de Jénine a été rebaptisé à son nom.
L’Autorité palestinienne a certes protesté pour la mort de trois Américains à Gaza, mais il ne s’agit que d’un moyen de conserver l’argent de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID).
« La guerre des idées »
War of ideas
Washington Times (États-Unis)
[AUTEUR] [Frank J. Gaffney Jr.] est président du Center for Security Policy, le think tank qui rassemble les principaux « faucons » états-uniens. Le Réseau Voltaire lui a consacré une enquête : « Le Centre pour la politique de sécurité : les marionnettistes de Washington ». Il a participé, en octobre 2003, au sommet de Jerusalem.
[RESUME] La plupart des commentaires autour du mémo de Donald Rumsfeld sur les conflits en Irak et en Afghanistan se sont concentrés sur la déclaration que ces guerres seraient longues et difficiles, mais ont occulté le plus important : l’interrogation du secrétaire à la Défense sur la façon de gagner la guerre des idées.
Ce sujet sera au centre de la réunion de la Commission des affaires gouvernementales du Sénat qui auditionnera demain Itamar Marcus, président de l’association Palestinian Media Watch. Il viendra présenter des preuves sur la façon dont Arafat lave le cerveau de sa population, surtout des enfants pour qu’ils haïssent l’Amérique. Cela passe par une glorification systématique dans les programmes « éducatifs » de ceux qui meurent pour détruire les « ennemis ». Il s’agit d’un détournement du sacrifice pour la foi typique chez les islamistes. Les idées islamistes sont si bien implantées chez les Palestiniens que d’après les sondages cela laisse bien peu de chance à la paix.
Ce phénomène n’est pas confiné aux seuls Palestiniens. Ces idées se diffusent grâce à l’Iran, l’Arabie saoudite, Al-Jazeera ou les écoles islamiques, y compris aux États-Unis. Dans notre pays, les islamistes travaillent à faire croire que l’islam est une religion de paix, notion véridique pour des centaines de millions de musulmans mais pas pour les islamistes qui veulent les dominer. Il faut que les États-Unis gagnent la guerre des idées en ayant de meilleures idées et en engageant des hommes comme le général Simon « Pete » Worden pour les défendre.
« Les graines de la future terreur en Irak »
The seeds of Iraq’s future terror
The Guardian (Royaume-Uni)
[AUTEUR] La Baronne Shirley Williams est la chef du groupe Libéral Démocrate à la Chambre des Lords britannique.
[RESUME] Kofi Annan a déclaré au début du mois que « tant qu’il y aura une occupation, la résistance croîtra » et c’est ce que nous rappellent les attaques d’hier. Nous n’aurions jamais dû mener cette guerre car en dépit du travail positif des troupes britanniques dans le Sud de l’Irak beaucoup de nos politiques créent du ressentiment dans la population.
Les contradictions du gouvernement britannique concernant l’Irak sont nombreuses. Nous allions en guerre pour faire respecter l’autorité de l’ONU, mais nous avons attaqué l’Irak sans autorisation du Conseil de sécurité. Nous avons affirmé que nous n’avions rien contre le peuple irakien, mais nous avons utilisé des bombes à fragmentation et à l’uranium appauvri qui ont fait entre 7 000 et 9 000 morts. Nous avons dit que nous allions libérer les Irakiens de leurs souffrances, mais il y a eu 1500 morts violentes rien qu’à Bagdad. Il nous a été promis que les dépenses en Irak ne menaçaient pas le reste de notre aide à l’étranger, alors que nous l’avons diminué de 100 millions de livres pour financer cette aventure. En outre, nous n’avons pas trouvé d’armes de destruction massive.
Nous avons abandonné notre souveraineté en matière de politique étrangère à George W. Bush et ses néo-conservateurs. Ceux-ci en profitent pour prendre possession de l’économie irakienne. Paul Bremer a adopté un loi permettant la possession intégrale par des entreprises étrangères des entreprises irakiennes, dont les profits seront taxés au taux le plus bas de la planète. En bref, l’économie irakienne est à vendre , en opposition avec ce qui était prévu dans la résolution de l’ONU et avec la Convention de la Haye sur l’occupation des pays.
Il est extraordinaire de voir un gouvernement travailliste (même si c’est le New Labour) soutenir une telle politique qui a conduit l’économie de la Russie au désastre quand on l’y a appliquée. Les privatisations vont accroître le crime, la pauvreté et l’instabilité sociale. Les réformes transformant la vie des Irakiens doivent attendre l’établissement d’un gouvernement démocratique sous peine de provoquer du ressentiment et du terrorisme.
« On attend toujours l’euphorie »
Still Waiting for the Euphoria
Los Angeles Times (États-Unis)
[AUTEUR] John Zogby est PDG de Zogby International une compagnie indépendante de sondage basée à Utica et à Washington.
[RESUME] Cinq mois après la fin de la guerre en Irak, les Américains restent partagés sur la justesse de l’invasion de ce pays, notamment parce qu’ils ne savent toujours pas si cette intervention était souhaitée par les Irakiens. Si nous savons tous que l’image des États-Unis a grandement décliné ces derniers mois dans le monde arabe, on ignorait ce que pensaient les Irakiens. C’est pourquoi, en août, j’ai mené la première enquête d’opinion auprès des Irakiens depuis le début de la guerre.
Cette enquête ne fut pas facile à réaliser car les Irakiens étaient effrayés, n’étaient pas habitués à la liberté de parole et étaient souvent désireux de donner la réponse qu’ils pensent que vous voulez entendre. Faute de téléphone, nous avons dû faire du porte-à-porte et cela a conduit une de nos équipes à être prise dans une fusillade à Ramadi et l’un de nos chefs d’équipe a été arrêté par les forces kurdes à Kirkuk. Nous sommes cependant parvenus à réaliser 600 entretiens à Basora (majoritairement chiite), Ramadi (près de Bagdad, majoritairement sunnite), Kirkuk (Kurde et Turkmènes) et Mossoul (sunnite et chrétien).
Il se dégage que les Irakiens sont heureux de la chute de Saddam Hussein, mais ne font pas confiance aux États-Unis. Ils craignent que la démocratie ne s’intègre pas à leur culture (surtout les membres des minorités). Ils ont hâte de prendre eux-mêmes les rennes du gouvernement. Les résultats sont :
– Sept Irakiens sur dix pensent que le pays se portera mieux dans cinq ans.
– 39 % (entre 45 et 49 % chez les chiites) pensent que la démocratie peut fonctionner en Irak, mais 51 % estiment qu’il s’agit d’un système de fonctionnement politique occidental qui ne peut pas fonctionner en Irak.
– 49 % souhaitent l’instauration d’une démocratie représentative guidée par la Sharia, 34 % veulent un État islamique dirigé par le clergé fondé sur la Sharia et 21 % veulent une démocratie séculière avec des représentants élus.
– Trois Irakiens sur cinq veulent que les Irakiens constituent leur gouvernement eux-mêmes et seulement un cinquième de la population souhaite que les États-Unis et la Grande-Bretagne s’assurent de l’installation d’un gouvernement juste. Deux tiers des Irakiens (et 7 sunnites sur dix) veulent que les États-Unis et le Royaume-Uni partent d’ici un an.
– Trois quarts des Irakiens veulent que les dirigeants ba’assistes soient jugés. Ben Laden est vu favorablement par 36 % des Irakiens contre 47 % qui le voit défavorablement.
– La moitié de la population pense que les États-Unis vont détériorer la situation contre 36 % qui pensent qu’ils aideront le pays.
« L’échec de la Russie de Poutine »
The Failure of Putin’s Russia
Washington Post (États-Unis)
[AUTEUR] Ancien officier de renseignement militaire et vice-président en charge de la stratégie et de la planification de Lockheed Martin, [Bruce P. Jackson] est président du Project on Transitional Democracies, de l’US Committee to Expand NATO deux associations qui œuvrent à l’intégration des États d’Europe centrale et orientale au sein de l’OTAN,et qu’il utilise pour pousser les nouveaux membres à acheter Lockheed Martin. Il a financé le Center for Security Policy, le Project for the New American Century et du Committee for the Liberation of Iraq, une association dont le conseil d’administration est exclusivement composé d’anciens dirigeants, avocats ou lobbyistes de Lockheed Martin.
[RESUME] L’arrestation de Mikhail Khodorkovsky a bien plus de raisons que celles présentées officiellement. Les crimes de Mikhail Khodorkovsky sont considérables aux yeux du nouveau régime des agents de l’ex-KGB autour de Vladimir Poutine : il a développé Yukos Oil pour la tirer de la faillite du secteur énergétique soviétique, a entamé des discussions commerciales avec les compagnies pétrolières états-uniennes et, plus grave dans ce climat politique rappelant les années 50 en URSS, il a exprimé ses opinions politiques et a soutenu financièrement les partis d’opposition. En outre, il a le tort d’être le dernier des « oligarques », c’est à dire des « riches juifs » qui ont prospéré lors des privatisations massives des années 90 et il n’est toujours pas bons d’être juif et d’avoir réussi dans la Russie historiquement antisémite.
Depuis l’élection de Poutine en 2000, toutes les figures majeures exilées ou arrêtées pour crimes financiers en Russie sont juives. Nous assistons donc à la plus grande expropriation illégales de biens juifs en Europe depuis les saisies nazies dans les années 30. Dans le même temps, la Russie a une politique de plus en plus agressive vis-à-vis des anciens pays soviétiques. Elle profite que les États-Unis sont préoccupés par la libération de l’Irak et la guerre au terrorisme. Si Washington ne répond pas à cette politique, la Russie conclura qu’elle peut rétablir sa sphère d’influence impérialiste sur les nouvelles démocraties au Sud et à l’Ouest.
La politique de George W. Bush n’a pas réussi à démocratiser la Russie. Le Congrès ne doit donc pas lever l’amendement Jackson-Vanik et doit même envisager de nouvelles sanctions.
« L’Union européenne a peut-être les yeux plus gros que le ventre dans la rivalité euro/dollar »
EU may bite off more than it can chew in euro-dollar rivalry
Japan Times (Japon)
[AUTEUR] David Howell est ancien ministre conservateur britannique des Transports et de l’Énergie et ancien président de la Commission des affaires étrangères de la Chambre des communes. Il est aujourd’hui le porte-parole de l’opposition à la Chambre des Lords sur les questions d’Affaires étrangères.
[RESUME] L’euro se porte trop bien face au dollar ce qui provoque la consternation des exportateurs et la stagnation économique dans la zone euro. Les gouvernements et les producteurs souhaitent donc un dollar plus fort, mais le baisse de la valeur du dollar est liée au déficit extérieur colossal (600 milliards de dollars) et au déficit budgétaire abyssal. L’habitude des États-Unis à remplir le trou en persuadant le reste du monde de continuer à posséder des dollars, à acheter des bonds du trésor ou à investir aux États-Unis est sévèrement mise en question aujourd’hui.
Les banques centrales du monde entier achètent des dollars pour éviter qu’ils diminuent excessivement car deux tiers des réserves des banques centrales sont dans cette monnaie et elles désirent éviter une trop forte chute. Ce n’est pas la première fois qu’une telle situation apparaît, mais aujourd’hui, l’euro est un concurrent du dollar. Certains dirigeants européens veulent, à court terme, un rééquilibrage de l’importance mondiale des deux monnaies avant de défier, à long terme, l’hégémonie du dollar. L’hypothèse selon laquelle la Russie commencerait à fixer ses contrats pétroliers en euros, suggestion également étudiée par l’OPEP, est bien vue par ces dirigeants européens.
Toutefois, un passage d’un étalon monétaire dollar à un étalon euro serait très différent du passage de la livre sterling au dollar. En effet, l’économie britannique était exsangue suite à deux guerres mondiales alors que l’économie états-unienne était florissante. Aujourd’hui, l’économie états-unienne, malgré son déficit, se porte bien, mais l’économie européenne stagne et l’euro est porté par un « pacte de stabilité et de croissance » ignoré régulièrement par la France et l’Allemagne. Un tel passage de relais ou bien une coexistence de deux étalons entraînerait de grandes fluctuations entre les deux monnaies et toute l’économie mondiale en pâtirait.
L’euro peut servir de seconde monnaie de réserve, mais il ne doit pas usurper la place du dollar et ne doit même pas essayer.
« Côte-d’Ivoire, pour un sursaut »
Côte-d’Ivoire, pour un sursaut
Libération (France)
[AUTEUR] Dominique de Villepin est ministre des Affaires étrangères français.
[RESUME] Je tiens à exprimer aux proches, familles et amis, et aux compagnons de RFI de Jean Hélène ma solidarité dans cette cruelle épreuve. Son assassinat doit mener à une prise de conscience sur le climat de tension en Côte d’Ivoire et doit aboutir à une enquête diligemment conduite, un procès rigoureux et des sanctions exemplaires qui permettront d’affirmer que la violence et la haine n’ont pas leur place.
Depuis des mois, la France s’emploie à rapprocher les points de vue, sans esprit d’ingérence, ni volonté d’imposer une solution. Les accords de Marcoussis du 24 janvier 2003 ont montré qu’il était possible de réunir les Ivoiriens autour d’un processus de réconciliation. Il n’y a pas d’autre solution. Les objectifs de Marcoussis sont de restaurer l’intégrité territoriale du pays, de mettre en œuvre la réconciliation nationale et de tenir en 2005 des élections transparentes.
Des étapes ont déjà été accomplies par le gouvernement de réconciliation et, si la marche est encore difficile, les décisions prises le 16 octobre sur les problèmes délicats du statut de la télévision et des milices vont dans le bon sens. Les engagements de Marcoussis doivent désormais être mis en œuvre. Le regroupement des forces militaires et le désarmement et la démobilisation des milices doivent débuter. La réforme du droit foncier et de la loi électorale doivent être soumis au Parlement. L’unité territoriale doit être retrouvée pour permettre le fonctionnement normal de l’administration et des services publics.
Pour cela, l’engagement de tous est nécessaire. Je veux saluer l’engagement du Ghana et de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). La mobilisation de l’ONU et le renforcement de sa présence est aussi essentielle. La France poursuivra également son aide, mais c’est aux Ivoiriens avant tout de s’aider eux-mêmes en soutenant la réconciliation dans les cœurs. Ce sera le plus bel hommage à Jean Hélène.
« Une opportunité de paix au Soudan »
An Opportunity for Peace in Sudan
Los Angeles Times (États-Unis)
[AUTEUR] [Colin L. Powell] est secrétaire d’État des États-Unis. Il a été assistant aux affaires de Sécurité nationale du président Reagan (1987-1989) et chef d’état-major de l’armée états-unienne (1989-1993) sous la présidence de George Herbert Walker Bush.
[RESUME] Aujourd’hui, nous sommes sur le point d’obtenir un accord qui mettra fin à la guerre qui déchire le Soudan depuis 1956 et le départ des Britanniques. Elle oppose le gouvernement central arabe du Nord et les populations animistes et chrétiennes du Sud. Cette guerre a déjà entraîné la mort de deux millions de personnes et l’exode de quatre millions d’autres, sans compter que l’insécurité a aggravé l’impact des famines chroniques. Les États-Unis ont dépensé plus d’un milliard de dollars en dix ans pour aider la population soudanaise. Mais sans paix, il n’y avait pas d’amélioration de la vie possible. Aujourd’hui, le moment est historique car nous pouvons faire du Soudan un symbole d’espoir pour l’Afrique.
Le président George W. Bush était déterminé à mettre fin au conflit. Nous avons entamé des négociations entre le gouvernement soudanais et le Mouvement de libération du peuple soudanais avec l’aide du médiateur kenyan, le général Lazaro Suumbeiywo. Progressivement nous avons obtenu des cessez le feu et le droit à l’autodétermination pour le Sud. Aujourd’hui, nous pouvons espérer un accord global qui mettra fin aux tourments du peuple soudanais.
Afin d’obtenir cet accord, je me suis rendu au Kenya, où j’ai rencontré les différents partis. Une fois l’accord signé, nous pourrons développer nos relations bilatérales avec le gouvernement soudanais et l’aider à donner un bon départ à la paix. La paix au Soudan développera la stabilité dans la région, renforcera notre lutte contre le terrorisme et prouvera au monde que même les conflits les plus inextricables peuvent se résoudre par la négociation.
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