Le plus proche conseiller de Yasser Arafat, Nabil Abu Rudeineh, a confirmé vendredi 31 octobre 2003, que des contacts ont lieu entre Israël et l’Autorité palestinienne afin de lever une partie des restrictions pesant sur les populations palestiniennes vivant en territoire occupé. D’après lui, aucun résultat concret n’a pour l’instant été obtenu.
Le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, avait déclaré, jeudi 30 octobre, qu’Israël était disposé à négocier la paix avec le Premier ministre palestinien Ahmed Qureih dès que ce dernier était prêt, et qu’Israël était tout proche de trouver une nouvelle opportunité menant à la paix. D’après lui, l’absence de dialogue jusqu’ici est lié aux réticences palestiniennes.
Auapavant, Tel Aviv avait indiqué qu’aucune négociation n’aurait lieu avec le gouvernement d’Ahmed Qureih, jugé trop proche de Yasser Arafat.
Un membre du gouvernement palestinien, Jamal al-Shokabi, a démenti qu’une demande de rencontre Sharon-Qureih ait été retardée, et a indiqué que les déclarations d’Ariel Sharon visent à détourner l’attention des mesures extrêmement dures imposées aux Palestiniens, au moyen d’un discours pacifié.
Le ministre de la Défense israélien, Shaul Mofaz, devrait néanmoins rencontrer un membre important de l’Autorité palestinienne, la semaine prochaine, avant son départ pour les États-Unis, le 9 novembre. Il devrait tenter de négocier une action palestinienne contre les « infrastructures terroristes ». Depuis plusieurs jours déjà, le major-général Amos Gilad, ancien coordinateur des forces israéliennes dans les territoires occupés, rencontre divers officiels palestiniens afin de poser les bases de ce processus.
Israël devrait également autoriser les membres du Conseil Législatif Palestinien à se rendre à Ramallah, vendredi ou samedi, afin d’approuver la composition d’un nouveau gouvernement palestinien, dirigé par Ahmed Qureih. Le président palestinien, Yasser Arafat, a effectivement demandé à son Premier ministre de former un gouvernement normal pour succéder au gouvernement d’urgence qu’il dirige actuellement. Ahmed Qureih tente toujours de négocier, au préalable, une prise de contrôle sur l’appareil de sécurité palestinien, jusqu’ici domaine réservé du président Arafat.
Jeudi 30 octobre, Shaul Mofaz a accepté, en présence du chef d’état-major israélien, Moshe Ya’alon, et du directeur des services de sécurité militaires du Shin Bet, Avi Dichter, de lever un certain nombre de mesures jusqu’ici imposées aux Palestiniens vivant en territoire occupé. Le Shin Bet est pourtant fermement opposé à toute levée du bouclage des territoires. La Cisjordanie devrait donc être peu touchée par ces mesures de clémence, puisqu’elle reste considérée par les Israéliens comme le foyer des attaques terroristes.

Source
Ha&8217;aretz (Israel)
Quotidien de référence de la gauche intellectuelle israélienne. Propriété de la famille Schocken. Diffusé à 75 000 exemplaires.

« Arafat aide confirms talks on easing Palestinian restrictions », par Aluf Benn, Ha’aretz, 31 octobre 2003.