Des responsables militaires israéliens se disent préoccupés, d’après Ha’aretz, par les récentes tentatives menées par des organisations terroristes, apparemment avec l’encouragement de la Syrie, pour « faire monter la pression » sur la frontière israélo-jordanienne. Au cours des dernières semaines, Tsahal a ainsi déployé des troupes supplémentaires le long de cette frontière, notamment près du « triangle frontalier » avec la Syrie.
Il y a deux semaines, des soldats jordaniens ont abattu deux hommes armés qui tentaient d’entrer en territoire israélien. Ils étaient peut-être accompagnés par d’autres terroristes qui auraient eux réussi à passer. Une source militaire anonyme a confié à Ha’aretz que ce commando s’était entraîné dans un des camps d’une organisation terroriste, en Syrie, où ses membres avaient reçu des ordres concernant cette mission d’infiltration.
D’après cette source, la montée de la tension sur la frontière libanaise et l’attaque par Israël d’un camp d’entraînement du Jihad islamique près de Damas ont également eu un impact sur le front jordanien. La source a ajouté que la Syrie avait déjà utilisé cette méthode par le passé lorsqu’elle souhaitait « envoyer un message » à Israël.
En conséquence, l’armée israélienne est en train de rigidifier sa politique envers les détenteurs d’un passeport jordanien, certains terroristes ayant utilisé ce type de documents pour se déplacer en toute sécurité dans la région.
Plusieurs dizaines de milliers de Palestiniens ont la citoyenneté jordanienne, tout en vivant dans les territoires occupés. La plupart des résidents clandestins en Israël ont également un passeport jordanien. Jusqu’ici, les militaire israéliens auraient traité les détenteurs de papiers jordaniens comme des ressortissants étrangers, et non comme des Palestiniens. Une nouvelle politique visant à distinguer les passeports diplomatiques des simples passeports pourrait être prochainement mise en place. Les détenteurs d’un passeport jordanien au sein des territoires occupés seraient alors traités comme les Palestiniens. Le ministère des Affaires étrangères s’oppose à cette mesure, craignant un impact négatif sur les relations qu’Israël entretient avec la Jordanie.

Source
L&8217;Orient Le Jour (Liban)

« IDF worried of attempts to ’heat up’ Jordanian border », par Amos Harel, Ha’aretz, 3 novembre 2003.