Suite à l’adoption à l’unanimité par la 32e session de la Conférence générale de l’UNESCO de deux résolutions portant sur la sauvegarde du patrimoine culturel de la vieille ville de Jérusalem et sur les institutions éducatives et culturelles dans les Territoires arabes occupés, le Directeur général de l’UNESCO, Koïchiro Matsuura, a réuni, le vendredi 7 novembre l’Équipe spéciale intersectorielle sur la reconstruction et la réconciliation au Proche Orient.
Evoquant ces deux résolutions et les conclusions de la 5e réunion du Comité mixte UNESCO/Autorité palestinienne qui s’était tenu en mai dernier, Koïchiro Matsuura, a insisté sur « l’ urgente nécessité » de les mettre en œuvre, « Notre responsabilité en la matière est immense, nous ne devons pas décevoir la confiance placée en nous » a-t-il déclaré en ouvrant les débats.
5e réunion de l’Équipe spéciale intersectorielle sur la reconstruction et la réconciliation au Proche Orient
Concernant les institutions éducatives et culturelles dans les Territoires arabes occupés, dans le domaine de l’éducation, le Directeur général a souhaité qu’une attention particulière soit portée à l’attribution de bourses destinées aux étudiants palestiniens, compte tenu des résultats très positifs déjà obtenus par ce biais et des besoins grandissants exprimés dans ce domaine. L’aide matérielle apportée aux écoles palestiniennes sera poursuivie afin d’assurer la continuité de l’accès au système scolaire. En ce qui concerne la culture, pour compléter les actions entreprises en faveur de la sauvegarde et la restauration du patrimoine culturel, il a été décidé d’élargir l’action de l’UNESCO en apportant un appui aux autorités palestiniennes dans le domaine du développement culturel. Des missions vont se rendre dans les Territoires, elles ont notamment pour objet l’assistance à l’élaboration d’une politique culturelle.
La résolution adoptée lors de la dernière Conférence générale sur la question de la sauvegarde du patrimoine culturel de la vieille ville de Jérusalem prévoit notamment l’envoi, à l’initiative du Directeur général, d’une mission technique d’experts. Une première mission technique, confiée au Centre du patrimoine mondial, pourrait partir avant la fin de l’année. Elle contribuera à l’élaboration d’un plan d’action pour la sauvegarde du patrimoine culturel de la vieille ville de Jérusalem qui sera ultérieurement soumis à un groupe d’experts internationaux. La résolution prévoit également une intervention rapide en faveur de la restauration et de la réhabilitation, à l’intérieur d’Al-Haram Al-Sharîf, de la Madrassa Al-Ashrafiya et du Centre de conservation des manuscrits historiques.
Par ailleurs, un point a été fait des actions initiées par chacun des secteurs concernés ainsi qu’un bilan des différentes missions envoyées sur le terrain au cours de ces derniers mois.
Le directeur général a rappelé l’importance qu’il attache à la réalisation de l’initiative qu’il a lancée en faveur de la révision des manuels scolaires israéliens et palestiniens. Cette initiative s’inscrit pleinement dans le mandat de l’UNESCO et doit constituer l’une des actions phares de l’Organisation au Proche Orient dans le domaine de l’éducation et jouer un rôle crucial dans le processus de réconciliation.
Le secteur des Sciences sociales et humaines a présenté les initiatives menées en faveur du dialogue entre société civile israélienne et palestinienne. Une nouvelle mission doit partir prochainement pour examiner sur place le lancement d’un projet intitulé « Civil societies in dialogue » qui a pour objet d’établir un forum permanent de dialogue entre les représentants des deux communautés et de promouvoir une coopération universitaire entre chercheurs israéliens et palestiniens. Par ailleurs, des projets destinés à renforcer les droits des femmes palestiniennes doivent être prochainement lancés.
Le secteur Communication a détaillé les actions menées, à partir du bureau de Ramallah, afin d’aider l’Autorité palestinienne à moderniser son réseau de diffusion audiovisuel. D’autre part, plusieurs programmes sont en cours, portant sur la réalisation de banques de données numériques et l’utilisation des NTIC au service de la paix et de la démocratie. Un projet de coproduction par des équipes israéliennes et palestiniennes de programmes de télévision a été lancé. Parmi les autres projets initiés par le secteur Communication, le projet de publication d’un supplément trimestriel en hébreu et en arabe, et distribué avec les grands quotidiens locaux, a été mené à son terme. Le premier numéro de ce journal, rédigé par des journalistes juifs et arabes, traitant de sujets d’intérêt commun, doit sortir dans les jours qui viennent.
Dans le domaine des sciences, outre les nombreuses activités liées à la question de l’eau, des programmes ont été lancés afin de développer les capacités des institutions scientifiques palestiniennes. La science étant un facteur de paix et de stabilité, un projet associant les communautés scientifiques israélo-palestiniennes est à l’étude. Par ailleurs, le secteur des sciences coopère avec le secteur de l’éducation pour tout ce qui a trait à l’enseignement scientifique.
Le Directeur général s’est réjoui du « nouvel élan donné à l’action de l’UNESCO au Proche Orient par l’unanimité qui s’est manifestée au cours de la 32e session de la Conférence générale ». Cette unanimité, a-t-il déclaré, « est porteuse d’espoir, mais nous confère aussi une énorme responsabilité et une obligation accrue de résultats ». C’est la raison pour laquelle il a demandé aux différents secteurs impliqués de « privilégier l’intersectorialité pour accroître notre efficacité », de « veiller à une parfaite articulation entre les Siège, le bureau de Ramallah dont les capacités viennent d’être renforcées et l’ensemble du système des Nations Unies, afin d’éviter toute duplication et favoriser la synergie nécessaire à la réussite de cette tâche immense et exaltante ».
Koïchiro Matsuura a enfin souligné que pour mener à bien cette mission et répondre aux attentes des populations concernées, « une mobilisation de ressources financières supplémentaires s’impose ». A cet égard il a rappelé, que comme les Etats membres l’ont demandé lors de la Conférence générale, il conviendra dès qu’une stratégie globale sera prête de la soumettre à une réunion de donateurs. Cette mobilisation de fonds devra être organisée en étroite coopération avec le système des Nations Unies et tous les partenaires internationaux concernés.
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