Dans le cadre de tensions locales et régionales accrues, le président libanais Emile Lahoud effectuera, mardi 18 novembre 2003, une visite en Syrie, « en réponse à une invitation officielle du président syrien Bachar el-Assad », selon un communiqué laconique de la Présidence.
Deux sujets devraient être principalement évoqués. Le premier, sans doute secondaire, concerne la vie politique libanaise et les tensions accrues au sein de l’exécutif, entre le président Lahoud et son Premier ministre, Rafic Hariri. Les deux hommes ne se voient en effet plus qu’au Conseil des ministres et toute tentative de les réunir en dehors a pour l’instant échoué. De manière officieuse, des proches du Président accusent Hariri de geler toutes les réformes économiques afin de compromettre la réélection de Lahoud, qui doit avoir lieu à l’automne prochain, tandis que les proches d’Hariri accusent le chef de l’État et ses alliés de torpiller les efforts de Hariri visant à honorer les engagements pris à Paris II.
Le second sujet concerne la conjoncture régionale, jugée « explosive » par L’Orient Le Jour. D’après le quotidien libanais, « les menaces israéliennes contre le Liban (et la Syrie) sont prises très au sérieux par Beyrouth, d’autant qu’elles coïncident avec la visite du ministre israélien de la Défense, Shaoul Mofaz, aux États-Unis. Le contexte international se prête d’ailleurs à une possible escalade sur le front libano-syrien. Avec le vote massif du Syria Accountability Act par le Sénat et la Chambre des représentants US, Damas est, plus que jamais, dans le collimateur de Washington. Sans compter le Hezbollah qui ne cesse d’être pointé du doigt aussi bien par les dirigeants israéliens que par l’Administration Bush. »

Source
L&8217;Orient Le Jour (Liban)

« Perspectives - La tension régionale au centre de la visite de Lahoud demain à Damas », par Michel Touma, L’Orient Le Jour, 17 novembre 2003.