Le Secrétaire du Conseil Suprême de Sécurité Nationale iranien, Hassan Rohani, a rencontré, lundi 17 novembre 2003 à Bruxelles, le Haut représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère, Javier Solana, et le ministre des Affaires étrangères italien, Franco Frattini, dont le pays occupe la présidence de l’Union européenne.
D’après Rohani, la réunion a été « excellente » : « Nous avons passé en revue les relations entre l’Union européenne et l’Iran. Nous avons évoqué des questions régionales, l’Irak et l’éventualité d’une coopération en Irak », a-t-il déclaré. Les deux parties ont également évoqué le programme nucléaire iranien et l’accord auquel l’Iran et l’Union européenne sont parvenus dans ce dossier.
« L’Iran s’est engagé à respecter l’accord élaboré à Téhéran et les participants européens ont également réaffirmé leur propre engagement », a ajouté Rohani. Javier Solana a, de son côté, indiqué souhaiter que le dossier de l’Iran ne soit pas transmis devant le Conseil de Sécurité de l’ONU, et que la communauté internationale continue à travailler avec Téhéran sur la base du cadre de l’AIEA.
Hassan Rohani a également rencontré le commissaire européen aux Relations extérieures, Chris Patten. Au cours de l’entretien, Hassan Rohani a déclaré que « pour assurer la paix et la stabilité, nous avons décidé d’établir un Proche-Orient libre de toute arme nucléaire ». Il a ajouté que « à toutes les réunions que j’ai eues avec les Européens, j’ai attiré l’attention sur le danger posé par les armes de destruction massive détenues par Israël ». La porte-parole de Chris Patten, Emma Udwin, a déclaré que les deux protagonistes ont eu « des entretiens très bons, constructifs et amicaux ». Selon elle, « l’Iran comprend très bien notre position sur la question du nucléaire ».
D’après le représentant permanent de l’Iran auprès de l’Agence internationale à l’énergie atomique (AIEA), l’Union européenne est en train de rédiger un projet de résolution, en prévision de la réunion du Conseil des Gouverneurs de l’AIEA, qui aura lieu les 20 et 21 novembre 2003. Cette résolution ne prévoit pas de déférer le dossier iranien devant le Conseil de sécurité. Le document déplore l’opacité passée du programme iranien, mais exprime sa volonté d’ouvrir un nouveau chapitre dans les relations de l’Agence avec Téhéran, étant donnés les offres de transparence récemment présentées par l’Iran.
« Nous sommes en consultation permanente avec l’Union européenne, le mouvement des non-alignés et les États d’Amérique latine », a déclaré Salehi. La majorité des membres du Conseil des Gouverneurs, et notamment les trois groupes de pays cités par Salehi, est opposée à l’adoption d’une position dure à l’encontre de l’Iran et au renvoi de son dossier devant le Conseil de Sécurité.
Washington déjà fait savoir que cette résolution « ne répond pas aux attentes des États-Unis », d’après des sources diplomatiques citées par Reuters. « Le Conseil de sécurité n’est pas mentionné », a déclaré à Reuters un diplomate d’un pays membre du Conseil des gouverneurs ayant eu connaissance du projet de Paris, Berlin et Londres. « Le non-respect, la violation ou les infractions (au TNP) ne le sont pas non plus. Aucun de ces termes n’est utilisé. C’est très faible. ». Le secrétaire d’État états-unien, Colin Powell, a notamment contesté, lundi 17, l’avis du chef de la diplomatie européenne, Javier Solana, selon lequel l’Iran s’est montré honnête dans la présentation de ses activités nucléaires. Après une rencontre à Washington avec son homologue allemand Joschka Fischer, Powell a jugé « impossible de croire » que l’Iran ne cherche pas à fabriquer d’arme atomique. « Les Iraniens nous ont fourni une grande quantité d’informations. Cela confirme ce que les États-Unis disent depuis longtemps (...), à savoir que le programme de développement nucléaire iranien va bien plus loin que la simple production d’électricité, que son objectif est de fabriquer une arme atomique », a insisté Powell.

Source
IRNA (Iran)
L’IRNA est l’agence de presse officielle de la République islamique d’Iran. Elle publie, sous forme de dépêches, une fidèle retranscription des débats qui traversent le pouvoir national, ainsi qu’un compte rendu détaillé de son action diplomatique.

« EU, Iran underline commitment to Tehran agreement », IRNA, 17 novembre 2003. « Rowhani, Patten discuss EU-Iran ties », IRNA, 17 novembre 2003. « Solana : Iran has been honest with us »,« USA et Union européenne en désaccord sur l’Iran », par Marie-Louise Moller, Reuters, 17 novembre 2003.