Le chef des services de renseignement égyptiens, le général Omar Suleiman, a rencontré, lundi 17 novembre 2003, le président de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat, dans son complexe de la Muqata, à Ramallah. Le Premier ministre Ahmed Qureih assistait également à la réunion, qui visait à mettre en œuvre un accord de cessez-le-feu majeur.
Le général égyptien a discuté des modalités d’une trêve applicable à toutes les organisations militantes palestiniennes, notamment le Hamas et le Jihad islamique, dans un accord qui soit « plus compréhensif que le dernier accord d’hudna (trêve) », selon des sources diplomatiques palestiniennes citées par Ha’aretz.
Le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, a déclaré le même jour qu’il était disposé à rencontrer son homologue palestinien, peut-être en début de semaine prochaine. Il a indiqué avoir reporté cette rencontre pour permettre à Ahmed Qureih de consolider son pouvoir.
D’après lui, Israël ne s’oppose pas à un accord de cessez-le-feu, puisque, « si le calme s’installe, Israël n’agira pas » contre le terrorisme. Cependant, les expériences passées ont montré que le Hamas et le Jihad islamique se servent des périodes de trêve pour se réapprovisionner en armes et renforcer leurs rangs, a-t-il signalé. En conséquence, si la trêve n’est pas accompagnée de mesures décisives pour démanteler les infrastructures terroristes, il est peu probable que le calme dure très longtemps.
Ahmed Qureih devrait, dans ce contexte, rencontrer les dirigeants du Hamas et du Jihad islamique dans la bande de Gaza, avant de poursuivre éventuellement les négociations au Caire, les officiels égyptiens servant de médiateurs.
Le négociateur égyptien a pu rencontrer le chef du Mossad, Meir Dagan, une rencontre interprétée comme un gage de bonne volonté israélien. D’après les informations recueillies par Ha’aretz, le cessez-le-feu prendrait la forme d’une déclaration officielle des organisations militantes palestiniennes de non-agression envers Israël, le gouvernement Sharon ordonnant en échange à l’armée de ne pas mener d’offensives dans les territoires sous contrôle palestinien.
Pour le Hamas, l’arrêt des hostilités ne peut concerner que les civils.

Source
Ha&8217;aretz (Israel)
Quotidien de référence de la gauche intellectuelle israélienne. Propriété de la famille Schocken. Diffusé à 75 000 exemplaires.

« Egyptian intelligence chief tries to broker cease-fire », par Arnon Regular et Aluf Benn, Ha’aretz, 18 novembre 2003.