Au moment où le Conseil des gouverneurs de l’AIEA se réunit à Vienne pour examiner le cas iranien, Michael A. Levi propose dans le New York Times une réforme de l’agence.
Constatant que l’AIEA poursuit le double objectif d’aider les pays en voie de développement à maîtriser l’énergie nucléaire civile et d’empêcher la prolifération du nucléaire militaire, il préconise de la scinder en deux. Cependant cette vision idyllique laisse entier le problème technique de l’impossible distinction entre technologies duales, de sorte qu’elle perpétuera l’hypocrisie actuelle et les risques de conflit. Une situation injuste qui profite exclusivement aux puissances nucléaires et surtout aux États-Unis.

Le représentant démocrate de Californie, Tom Lantos, s’indigne dans le Christian Science Monitor du cynisme de la Maison-Blanche dans le Caucase. Le département d’État reste muet sur les manipulations d’Edouard Chevardnarze en Géorgie et ferme les yeux sur des situations similaires en Azerbaïdjan et en Arménie. Partout, il sacrifie les Droits de l’homme aux appétits pétroliers.
L’ambassadeur des États-Unis, Stephen Sestanovich, qui joua un rôle de premier plan dans le démantèlement politique et économique de l’URSS, revient dans le Washington Post sur l’arrestation de Mikhail Khorokovsky. Celle-ci ne s’apparente pas à une lutte contre les trusts, relève-t-il, mais à l’installation d’une dictature. Pourtant, sans jamais revendiquer directement le pilotage de cette opération, le Kremlin ne s’est jamais réclamé de ces perspectives, mais d’une troisième : le contrôle des ressources naturelles du pays, confisquées par une douzaine d’oligarques… conseillés par l’ambassadeur Sestanovich.
Le député européen Sami Naïr dresse sans complaisance le bilan de l’intervention de la Coalition en Irak : violations du droit international, puis désastre humanitaire, et maintenant pillage économique. Dans Libération, il note que les États-Unis ont réussi à sceller contre eux l’improbable alliance des nationalistes et des islamistes. Pour se sortir ce de bourbier, ils ne pourront éviter longtemps de se soumettre à la légalité internationale et d’accepter un gouvernement d’union nationale incluant le Ba’as.

Le journaliste Matti Golan poursuit la campagne du mouvement sioniste contre Jacques Chirac. Depuis des années, il tente de décrédibiliser le président français aussi bien en relayant les accusations de malversations dont il fait l’objet qu’en lui prêtant des préjugés antisémites. Cette fois, ses déclarations sont passées au peigne fin. À défaut d’y relever des éléments choquants, Matti Golan lui intente dans Ha’aretz un procès d’intention : sa condamnation des attentats antisémites illustrerait par contraste sa complaisance pour les attentats anti-israéliens. Or, la logique de l’auteur repose sur l’amalgame entre juifs et Israéliens qui était précisément une caractéristique de l’antisémitisme européen des cinquante dernières années.

Enfin, l’ancien ministre conservateur Malcolm Rifkind dénonce dans un discours reproduit par The Independent l’alignement de Londres sur Washington. Et il le fait dans des termes manifestant le peu de respect que lui inspire l’attitude de Tony Blair. À cette occasion, Rifkind rappelle que, par le passé, la relation privilégiée entre les deux capitales était équilibrée et n’excluait pas la critique.