Devant l’actuelle évolution démographique, qui rendra les Palestiniens majoritaires entre le Jourdain et la Méditerranée d’ici une décennie, Israël annonce vouloir quitter les territoires dès que possible. Sans cela, nous mettrons fin nous-mêmes à l’État juif et nous le transformerons de facto en un État binational.
Cette séparation n’adviendra pas d’elle même et les idées défendues par Bill Clinton en 2000 étaient le fruit de milliers d’heures de négociation. L’accord de Genève est une initiative privée qui ne reflète pas une position du gouvernement israélien, mais tout effort pouvant influencer l’opinion publique et lui redonner espoir est positif même si le modèle de séparation proposé n’est pas bon. Il existe déjà des accords entre Israéliens et Palestiniens, reconnus par les États-Unis, l’Union européenne et la Russie et il n’y a pas de raisons de les remplacer par le document de Genève.
Les idées de Clinton, le projet discuté par les deux parties entre 1999 et 2001 et la « Feuille de route » constituent déjà une base semi officielle pour une solution garantissant les intérêts à long terme d’Israël sans priver l’autre camp de ses droits. Quoi qu’il en soit, Israël ne doit pas laisser son avenir dans les mains des autres et doit agir pour mettre fin à la détérioration de la situation. Nous devons définir nos frontières et placer un mur de fer contre la menace démographique. Le gouvernement doit tenter d’atteindre un accord par la négociation mais également préparer la séparation unilatérale avec les Palestiniens.
Il faut évacuer Gaza immédiatement et en tirer les leçons pour quitter la Judée-Samarie.

Source
Ha&8217;aretz (Israel)
Quotidien de référence de la gauche intellectuelle israélienne. Propriété de la famille Schocken. Diffusé à 75 000 exemplaires.

« The separation imperative », par Gilead Sher, Ha’aretz, 21 novembre 2003.