On a assisté cette année à de nombreuses victoires des conservateurs dans les médias aux États-Unis et certains s’imaginent qu’après avoir contrôlé l’agenda politique pendant des décennies, les conservateurs vont enfin dominer l’agenda culturel.
Il faut cependant observer que si l’on considère parfois le 11 septembre comme un événement qui a transformé la nation, la culture populaire après le 11 septembre ressemble énormément à ce qu’elle était avant cette date fatidique. La révolution conservatrice des médias tant annoncée n’existe pas mais il suffit qu’elle soit annoncée pour que cela fasse débat dans les médias et qu’on assiste à une apparente émergence d’un phénomène.
Il est vrai que le pays est de plus en plus conservateur mais il ne s’agit pas d’un raz de marée et les sondages démontrent qu’il n’y a pas de modifications significatives du nombre de personnes se définissant comme étant de droite ou de gauche aux États-Unis. Les conservateurs ont fait ce que les vedettes du monde du spectacle font depuis des années : donner de l’écho à un petit phénomène pour le présenter comme un événement majeur. La révolution conservatrice est en réalité un pseudo événement, cela ne leur permettra pas d’obtenir plus de soutien mais de faire croire qu’ils en ont déjà obtenu plus.
« Culture Clash », par Neal Gabler, Los Angeles Times, 23 novembre 2003.
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