Le Los Angeles Times revient sur le rapport que le vice-secrétaire à la défense Douglas Feith a remis à des parlementaires présentant en 50 points les « preuves » des liens unissant Saddam Hussein et Ben Laden contre les États-Unis. Stephen F. Hayes, le journaliste qui a « révélé » le contenu de ce rapport dans le Weekly Standard, le journal des néo-conservateurs, s’en prend aux démocrates qui ont dénoncé les mensonges de l’administration Bush. Il estime qu’il faut faire confiance au bureau des plans spéciaux du Pentagone et voit comme une preuve convaincante les témoignages de transfuges irakiens recueillis par Washington. Il ne revient pas cependant sur la soi-disant rencontre entre Mohammed Atta, chef des pirates de l’air du 11 septembre selon l’administration Bush, et le chef des services secrets irakien à Prague, une information contenue dans son article mais dont le caractère erroné a déjà été démontré. Christopher Scheer, au contraire, voit dans le rapport Feith une manipulation du Pentagone pour justifier a posteriori une occupation de l’Irak de plus en plus impopulaire dans l’opinion. L’administration Bush utilise encore une fois la technique qui consiste à orchestrer de fausses fuites dans les médias qui seront reprises par ses relais dans la presse pour influencer les États-Unis.
Les manipulations sont cependant dangereuses quand elles sont découvertes. C’est ce qu’avait appris à ses dépens l’ancien conseiller en communication de Tony Blair, Alastair Campbell, contraint à la démission pour son rôle dans la rédaction de rapports truqués sur les programmes d’armement irakiens. Mauvais perdant, il s’en prend à la presse de son pays dans un discours reproduit par The Independant. Selon lui, les journalistes ne reprennent pas suffisamment les propos des hommes politiques et les interprètent trop.

Le Pentagone a modifié sa stratégie de lutte contre la résistance irakienne et multiplie les arrestations et les bombardements dans les zones qui lui résistent. Selon l’opposant irakien Kamil Mahdi, Washington n’arrivera à rien par ce biais car la Coalition est en train de renforcer la résistance en privatisant l’économie irakienne au profit d’un cartel d’entreprises états-uniennes. Il prévient les lecteurs du Guardian : si Paul Bremer dénationalise le pétrole, il parviendra à recréer l’unité irakienne contre les troupes anglo-états-uniennes.

Le théoricien islamophobe Daniel Pipes livre aux lecteurs du Jerusalem Post une méthode pour reconnaître les musulmans modérés des « militants de l’islam ». Il fournit un questionnaire dans le style maccarthyste qu’il demande de soumettre aux responsables de la communauté musulmane états-unienne. Il ressort de ce questionnaire que, pour être un musulman « ami », il faut, entre autres, affirmer que le Hezbollah est un mouvement terroriste (ce que ne fait pas l’Union européenne), rejeter la thèse de l’Effroyable imposture et accepter de voir sa vie privée espionnée pour des questions de sécurité.

Avant le vote de l’Assemblée nationale sur la ratification du traité d’adhésion des dix nouveaux membres de l’Union européenne, le commissaire européen Günter Verheugen, publie dans Le Monde une tribune où il tente de rassurer la population des pays membres sur l’impact de l’adhésion de ces candidats à l’Union. S’il ne nie pas les risques liés à la corruption et au crime organisé dans ces pays, il estime que ces questions seront mieux traitées par des politiques communautaires que par des pays dont on aurait refusé l’adhésion.