La barrière de séparation qui est construite en Judée et Samarie est parfois accusée de ne servir à rien mais en réalité, tout comme le Mur de Berlin pour la RDA, elle va causer du tort à Israël.
Cette barrière, vu le terrain qu’elle recouvre, va nécessiter d’être gardée par énormément de soldats et de policiers. Il y aura des émeutes aux points de passages tous les jours et des attaques fréquentes par des terroristes. En outre, le fait que des dizaines de milliers de personnes aient à passer tous les jours engendrera une industrie de tricherie, de stratagème et de corruption. de plus, l’humiliation que ressentiront les Arabes aux contacts de la barrière pourrait bien accroître l’activité terroriste. Dans le même temps les colons se sentiront supérieurs aux Arabes et cette attitude irritera davantage le reste de la société israélienne à leur égard, affaiblissant la cohésion nationale.
En outre, la barrière n’empêchera pas le terrorisme qui prendra désormais la forme d’attaque de mortiers contre des zones habitées israéliennes depuis les territoires palestiniens. Personne dans le monde ne croît, de toute façon, que cette barrière a un lien avec la sécurité. Ceux qui soulignent qu’une barrière identique autour de Gaza a empêché les attentats suicide de kamikazes provenant de ce territoire oublient de préciser qu’en contrepartie, il y a plus d’attaques à la roquette et que ce n’était pas nécessaire d’organiser des attaques-suicide depuis ces territoires puisqu’on pouvait le faire en partant de la Cisjordanie. Une barrière autour de la Cisjordanie n’empêchera pas les attentats suicide.
Certains pensent que cette barrière devrait suivre le contour des frontières de 1967 mais cela entraînerait alors une séparation de fait sur les bases des anciennes frontières et, dès lors autant faire un traité de paix et se passer de la barrière.
Ha&8217;aretz (Israel)
Quotidien de référence de la gauche intellectuelle israélienne. Propriété de la famille Schocken. Diffusé à 75 000 exemplaires.
« The bad fence », par Avraham Bendor, Ha’aretz, 28 novembre 2003.
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