Il y a une semaine, j’étais censé me rendre dans un poste de police pour y recevoir 75 coup dans le dos suite à ma condamnation par un tribunal religieux pour avoir critiqué le wahhabisme. J’ai finalement décidé de ne pas y aller et j’ignore encore quelle sera la réaction des autorités.
Bien avant les attentats de Riyad en mai, je recevais des menaces en provenance de sympathisants d’Al Qaïda et malgré mes plaintes, et celles d’autres personnes dans mon cas, les autorités n’ont rien fait. Les récentes mesures contre des personnes suspectées d’actes terroristes occultent le fait que le vrai problème est la diffusion des idées extrémistes dans les écoles et mosquées saoudiennes.
Le ministère de l’éducation et celui des affaires islamiques ont fondé récemment une commission chargée d’exclure les enseignants trop libéraux et, durant le ramadan, on a pu entendre des sermons contre les libéraux, les avocats des droits de la femme, les défenseurs de la laïcité, les chrétiens et les juifs, mais pas contre les auteurs des attentats. Vu le contexte, cet extrémisme sera difficile à vaincre. Je le sais d’autant mieux que j’ai moi-même été un wahhabite extrémiste brûlant les magasins vendant des films occidentaux et les locaux d’une association d’aide aux veuves et aux orphelins qu’avec mes amis nous considérions comme une association défendant la libération de la femme. J’ai découvert les auteurs musulmans en prison et cela a été une renaissance ;
Mon pays a également besoin d’une renaissance et j’espère que la nouvelle génération de princes saoudiens, comme le prince Abdul Aziz, y parviendra.

Source
New York Times (États-Unis)
Le New York Times ambitionne d’être le premier quotidien global au travers de ses éditions étrangères.

« Telling the Truth, Facing the Whip », par Mansour al-Nogaidan, New York Times, le 28 novembre 2003.