Le président syrien Bashar al-Assad a ordonné à son armée de se préparer à une frappe armée israélienne, d’après des informations transmises par les services de renseignement militaires israéliens au gouvernement. Cet ordre fait suite au rejet par Israël des propositions de paix faites par Damas.
Un officier supérieur a confié anonymement à des journalistes que c’était la Syrie qui empêchait la paix. Dernière preuve en date, l’attentat prévu contre l’école Yokne’am, déjoué à la dernière minute, et dont l’ordre venait des bureaux du Jihad islamique, à Damas. Selon lui, l’armée israélienne aurait recommandé de bombarder des cibles syriennes si des enfants avaient été tués.
À la suite du rejet par Israël des négociations proposées par le président Bashar al-Assad, celui-ci a déclaré, mercredi 3 décembre 2003, que Tel Aviv créait des tensions avec ses « politiques d’escalade et d’extrémisme », ainsi que « ses actes d’agression contre les Arabes en Palestine, Liban et Syrie ». Selon lui, Israël répond aux « volontés arabes de faire la paix » avec « négligence et rejet ».
De source militaire, l’aviation syrienne aurait élevé son niveau d’alerte et patrouillerait autour de la frontière israélienne en prévision d’un nouveau bombardement israélien.
Selon un diplomate occidental anonyme, le gouvernement syrien veut absolument éviter que se répète le scénario du bombardement du 5 octobre, qui fragilisera encore un peu plus la Syrie, dans un contexte où elle subit déjà une très forte pression états-unienne afin qu’elle cesse son soutien au terrorisme.
Des responsables syriens ont mis en garde contre un nouveau bombardement. « Si nous sommes à nouveau attaqués, les gens ne le supporteront pas , et nous devrons exécuter la volonté du peuple », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Farouk Shara. Selon lui, la Syrie « dispose de plusieurs cartes qui n’ont pas encore été jouées. N’oubliez pas qu’il y a beaucoup de colonies israéliennes dans le plateau du Golan ».
La revue spécialisée britannique, Jane’s Defense Weekly a publié, jeudi 4 décembre, un article selon lequel les autorités syriennes considèrent qu’Ariel Sharon est déterminé à attaquer la Syrie pour de simples raisons de politique intérieure, et qu’il pense disposer du soutien de l’administration Bush.

Source
Jerusalem Post (Israël)

« Syria puts army on alert », par Arieh O’Sullivan et Tovah Lazaroff, Jerusalem Post, 5 décembre 2003.